Enfermé dans la soute à bagage en plein vol …


L’affaire semble sérieuse. Les autorités fédérales du transport américain sont sur les dents. Elles enquêtent toujours sur l’incident qui a impliqué Réginald Gaskin, un manutentionnaire de l’aéroport de Charlotte. Ce dernier a fait un voyage imprévu de près de 500 kilomètres « à l’insu de son plein gré. ».

Il a été enfermé dans une soute d’un avion United Express, la compagnie régionale qui reliait Charlotte à Washington Dulles. Avant son départ, Il participait au chargement des bagages et du fret du vol.

Il a été retrouvé sain et sauf. Car, Heureusement pour lui, il se trouvait dans une soute pressurisée dont la température était également régulée. Donc, tout est bien qui finit bien.

L’administration fédérale de l’aviation souhaite néanmoins interroger la victime. Pour déterminer si elle avait respectée les procédures en vigueur visant à s’assurer que tous les agents participants au chargement étaient sortis de l’avion avant la fermeture des portes de la soute.

A mon avis, ce n’est pas à elle qu’il faut s’adresser à ce sujet, mais à ses petits camarades restés au sol.

Le vol Embraer dans lequel il a voyagé clandestinement a duré 80 minutes et à atteint l’altitude de 9 000 mètres.

Le vol était en fait réalisé pour le compte d’United Express par Mesa Airlines, compagnie basée à Phoenix (Az) et le handling du chargement était assuré par la compagnie Texane basée à Irving G2 secure staff, dont le nom semble quelque peu surestimé.

Son porte-parole se contente de préciser qu’il s’agissait « d’un accident. » Mesa Airlines fait le dos rond et se tait.

Comme toutes les parties veulent leur quart d’heure de célébrité, le porte parole de l’aéroport de Dulles s’est fendu d’un communiqué précisant que les services médicaux étaient présents à l’arrivée du vol et que l’état de santé du manutentionnaire ne nécessitait aucune prise en charge particulière.

Même les services de police de l’air à tenu à apporter son écot. En précisant qu’aucune charge n’avait été retenue à l’encontre de passager clandestin. Il a donc été relâché sans être inculpé.

Réginald Gaskin s’est contenté de préciser « qu’il remerciait Dieu d’être en vie » et qu’il ne pouvait en dire plus sur les conseils de son avocat. Thanks god, nous sommes bien en Amérique.

Bien que rare un tel incident s’est déjà produit. En 2015, un avion d’Alaska Airlines a fait un atterrissage d’urgence à Seattle car l’équipage et les passagers avaient entendus des coups sourds frappés sur la carlingue depuis le décollage de l’avion.

Il y avait bien un bagagiste enfermé lui aussi dans une soute de l’avion. Dans ce cas, l’homme s’était endormi au milieu des bagages et la soute était pressurisée.

En 2014, un adolescent avait voyagé de San Jose (Ca) jusqu’à Hawaii dans le compartiment du train d’atterrissage d’un vol Hawaian Airlines. Le jeune homme avait survécu aux basses températures.

Il avait ouvert une brèche dans le grillage de l’aéroport californien et s’était hissé jusqu’au compartiment réceptionnant le train d’atterrissage.

A l’arrivée, il avait été intercepté alors qu’il errait dans l’enceinte de l’aéroport. Lui, a eu beaucoup de chance et peut vraiment remercier Dieu.

Moi, nostalgie oblige, cela me rappelle mes tout débuts dans la profession. Un souvenir dramatique et douloureux.

Un jeune garçon que j’avais croisé dans mes fonctions de l’époque avait réussi à se loger dans le compartiment du train d’atterrissage d’un DC 8 d’UTA. Mais, malheureusement, il avait été écrasé lorsque le train avait été rentré et éjecté en bout de piste. Il voulait rejoindre son père à Abidjan.

François Teyssier





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