L’Étrurie, une Italie oubliée mais pleine d’attraits
28 janvier 2022 Frédéric De Poligny Aucun commentaire À la une du WeekEnd Étrurie, Italie, Jardins de Bomarzo, Laura Belli, tombes de Tarquinia, Tuscia, Viterbo 10970 vues
A une centaine de kilomètres au Nord de Rome l’Étrurie que les italiens appellent « Tuscia », ne fut qu’une une succession historique de moments éblouissants et de périodes de total oubli. Un condensé d’histoire et de culture, des paysages magnifiques et étranges, des plages pas trop envahies et, comme il se doit en Italie, une gastronomie locale savoureuse, tout cela ne peut que plaire au touriste français.
Pays de l’énigmatique civilisation étrusque, l’Étrurie fut une des premières victimes de Rome qui l’envahit et l’assimila rapidement. De cette grande culture étrusque ne restent que des tombes si belles qu’elles pourraient à elles seules justifier un voyage.
Creusées dans le sol elles abritent au bout d’un petit couloir une ou deux pièces décorées de fresques aux couleurs magnifiques et dont la délicatesse des scènes montrent la richesse de cette civilisation dont on ne connait que peu de chose car aucun document écrit ne nous est parvenu.
Le site des tombes de Tarquinia est incontournable. La visite du musée voisin du Palazzo Vitelleschi apporte un éclairage intéressant sur cette civilisation étrusque.
Les romains construisirent à leur tour monuments et aqueducs, et mirent en service de nombreux thermes et bains qui utilisaient les sources chaudes tout autour de Viterbo.
Cette tradition continue de nos jours et Viterbo dispose de plusieurs établissements thermaux réputés.
Le Moyen-Âge vit renaître Viterbo qui à partir de 1254 fut pendant 24 ans le centre du monde chrétien lorsque le Saint Siège s’y installa.
Le plus long conclave de l’histoire de l’Église s’y déroula pendant 33 mois entre 1268 et 1271.
De cette époque fastueuse, Viterbo a gardé ce qui est aujourd’hui le plus grand quartier médiéval d’Europe avec en pièces maitresses, le Palais des Papes -Palazzo dei Papi- et la Cathédrale San Lorenzo.
Petit à petit la région se fit oublier pour repartir de plus belle quand, à la Renaissance, les grandes familles de la noblesse italienne vinrent y bâtir leurs demeures de campagne.
Villas et palais fleurirent alors la campagne. Celui qu’il ne faut surtout pas manquer, c’est le Palazzo Farnese à Caprarola (à ne pas confondre avec celui de Rome). C’est un étrange château pentagonal à l’aspect massif et austère mais qui abrite une des plus grandes collections de fresques murales de la Renaissance, une succession ininterrompue de pièces d’apparat où tous les murs sont décorés.
Non loin de là autre étonnante visite, les Jardins de Bomarzo, connus aussi comme le Parc des Monstres. Ici au XVIème siècle le Prince Orsini fit tailler directement dans les rochers volcaniques un bestiaire et des scènes fantasmagoriques gigantesques.
Beaucoup plus classiques les jardins de la Villa Lante à Bagnaia abritent l’immense bassin de la Fontaine des Quatre Maures.
Autre lieu innatendu le bourg médiéval de Civita di Bagnoregio bâti au sommet d’une falaise à l’extrémité d’un promontoire.
Promontoire qui s’est effondré lors d’un violent séisme laissant le village seul, juste posé sur le sommet d’un pic rocheux.
Totalement abandonné par sa population, seule une longue passerelle piétonne assez raide donne accès à ce site grandiose.
Ne soyez pas surpris si vous vous y trouvez cernés par des dizaines de touristes japonais. Civita a été au cœur d’une célèbre série de Manga, et a servi de décor pour un feuilleton japonais.
Tous les TO japonais incluent Civita dans leurs programmes des environs de Rome. Certains habitants de la région, surement un peu chauvins, affirment que les touristes japonais profitent de leur visite à Civita pour jeter un coup d’œil à Rome!
Cette région aux paysages variés est parsemée de monuments à découvrir et de charmants villages à l’ambiance paisible ou il
fait bon de s’attarder à la recherche d’un petit restaurant du crû où vous aurez peut-être la chance de goûter à la cuisine « della Mamma ».
Si vous passez par Bagnaia, prévoyez le temps d’aller jusqu’au restaurant « I Giardiani di Ararat », un peu perdu au milieu de la campagne où la jeune chef Laura Belli offre une cuisine délicate et lumineuse, et très généreuse.
Tout est cultivé où produit sur place ou dans les environs immédiats, de l’authentique « slow food » .
Carnet de route:
Venir à Viterbo: l’aéroport de Rome Leonardo da Vinci est à un peu plus d’une heure de route, et la ville de Rome à une heure.
Se loger à Viterbo
:
-Terme Salus: hôtel 4* avec ses propres installations thermales, parfait pour découvrir la région et se détendre dans ses piscines chaudes après les visites.
-Terme dei Papi: hôtel 4* avec une très grande piscine thermale, mais qui convient parfaitement pour ceux qui souhaiteraient des soins et traitements thermaux.
– Balletti Park Hotel: hôtel 4* qui propose aussi des petits bungalows dont certains équipés d’une cuisine.
Se loger en bord de mer:
-Torre del Sole: hôtel balnéaire 4* directement sur la plage du Lido de Tarquinia (ouvert de avril à septembre).
Promotuscia est l’agence DMC de la région de Viterbo.
Archeoares est l’organisme qui gère les visites du Palazzo dei Papi, de la Cathédrale San Lorenzo et du Musée Colle del Duomo (Musée de la Colline de la Cathédrale) à Viterbo.
Frédéric de Poligny
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