La Dominique veut séduire les touristes français


L’île de La Dominique, cette petite terre des Antilles qui fût française durant une centaine d’année entre le 17ème et le 18ème siècle, fait campagne pour se faire connaître des professionnels du tourisme et des consommateurs français. Située entre La Guadeloupe et La Martinique, elle accueille environ 350 000 croisiéristes et 80 000 visiteurs terrestres. « Le marché français pèse 40 % de la fréquentation internationale » explique notamment Colin Piper,  le Directeur Général de l’OT de La Dominique. Petit tour d’horizon.

La Quotidienne : Vous voulez vous faire connaître sur le marché Français ; que représente-t- il pour La Dominique ?

Colin Piper : Il est très important ; c’est notre premier marché émetteur sur le loisir et, si l’on agglomère les Antilles Françaises avec la France métropolitaine, il pèse environ 40 % de notre fréquentation internationale.

Colin Piper -la dominiqueSur un total de 80 000 visiteurs, les USA compte environ pour 30 %, les Antilles Françaises pour 33 % et 17 % reviennent globalement à la Grande Bretagne, la France, l’Allemagne, les pays nordiques et le Benelux.

La France métropolitaine, stricto sensu, a représenté environ 5 000 clients en 2015 et nous pensons qu’il y a moyen de faire bien mieux.

LQ. : Qui sont les touristes français ?

CP. : Dans leur majorité, ce sont des individuels. Nous avons aussi des groupes bien sûr, mais les Français qui viennent chez nous se débrouillent souvent tous seuls. Ils explorent plus facilement les grands sites de La Dominique durant leur séjour ; ils sont aussi plus intéressés par notre offre aventure.

Certains font de la plongée, mais beaucoup font de la randonnée, notamment sur le Waitukubuli National Trail (WNT), un sentier de grande randonné qui coure sur plus de 180 km.

C’est un type de produits que nous allons étoffer en nous appuyant sur la diversité naturelle de l’île, aussi bien sur les côtes qu’à l’intérieur des terres.

dominique 2LQ. : Quel est le positionnement touristique de la Dominique ?

CP. : Nous sommes une destination essentiellement aventure, culture et Nature, ou écotourisme. Il y a beaucoup plus bien sûr, comme la gastronomie créole, rarement internationale mais le plus souvent à base de produits locaux et « bio ».

dominique 4Pourtant, ces 3 axes sont les principaux leviers d’une proposition touristique qu’on peut plutôt classer dans le moyen de gamme en termes d’infrastructures et d’hébergements.

D’ici 2020 cependant, le segment haut de gamme devrait commencer à se développer davantage, en particulier avec l’arrivée des grandes chaînes internationales comme Kempinski par exemples ou Hilton.

A certains égards, l’intérêt de ce genre d’enseignes, plutôt prestigieuses, pour notre pays montre qu’elles voient du potentiel dans le tourisme de la Dominique.

LQ. : Comment comptez-vous capter l’attention des professionnels ?

CP. : Nous travaillons déjà avec les TO spécialisés dans les offres de niches sur lesquelles nous sommes placés ; des entreprises comme Nomades, Voyageurs du monde, Terres d’Aventure, Ultramarina, etc.

dominique 3Mais beaucoup d’agents de voyages nous confondent encore avec la République Dominicaine, une autre île sans doute, mais surtout une offre radicalement différente, beaucoup plus « mass market », alors que sommes davantage un marché de niche et de produit « à la carte ».

Vis-à- vis de professionnels, il est donc urgent de se faire reconnaître comme destination à part entière et différente de ses concurrentes caribéennes. Pour le moment, nous ne serons pas dans les salons, bien que nous réfléchissions encore pour le prochain IFTM-Top Résa.

En revanche, nous allons faire beaucoup de e-learning et nous avons un gros programme de formations qui commence justement le 1 er décembre. Dimanche prochain, également, nous partirons avec des vendeurs pour un 1er éductour mais d’autres suivront en 2017.

LQ. : Avez-vous aussi un programme de communication auprès des consommateurs ?

CP : Oui, cela passera essentiellement par le digital, les réseaux sociaux et des partenariats comme celui que nous avons avec Lonely Planet qui vient de classer La Dominique parmi les destinations 2017. Nous travaillons aussi sur des partenariats plus commerciaux mais rien n’est encore fait et je ne peux donc pas vous en dire plus.

LQ : Vous parliez à l’instant de nouvelles implantations hôtelières ; comment comptez-vous attirer les investisseurs ?

CP : Nous avons une stratégie identique à celui des destinations qui ont voulu émerger sur le marché du tourisme.

dominique 5Nous avons mis en place un système qui octroie la citoyenneté aux investisseurs et cela leur permet de profiter d’un effet levier, par différents avantages, notamment sur la fiscalité, qui viendra financer à la fois les infrastructures et l’emploi ; c’est d’ailleurs l’une des raisons de fond qui nous incite à privilégier les enseignes 4* et plus, si l’on veut bien se souvenir que, dans cette catégorie, chaque nouvelle chambre provoque la création de 3 ou 4 emplois.

LQ : J’imagine que vous allez aussi travailler les accès aériens…

CP : Dès le mois de décembre, nous aurons une nouvelle desserte aérienne depuis Fort de France mais nous avons déjà 4 vols hebdomadaires depuis Pointe à Pitre et Saint Martin, en continuation des vols d’Air France.

Depuis Saint Martin, cela fait 1h de vol et 30 mn seulement depuis La Guadeloupe. Nous avons aussi 5 liaisons hebdomadaires de 1h30 en fast ferry… Mais nous devons d’abord augmenter nos capacités d’accueil avant de développer nos accès aériens.

C’est pourquoi l’agrandissement de notre aéroport international n’est pas encore à l’ordre du jour. Chaque chose en son temps… sans oublier qu’un développement pas à pas permet de bien mieux maîtriser la croissance de son tourisme.

dominique 6LQ : Pensez-vous que la situation géopolitique, avec toutes ces destinations pénalisées par la violence, pourrait dynamiser votre fréquentation internationale ?

CP : Assurément, c’est sans doute le bon moment pour se faire connaître. De là à penser que c’est plus qu’une opportunité, que ce serait un mécanisme automatique… j’en doute.

Toutefois, dans ces circonstances, le fait que La Dominique soit un pays politiquement stable, sans aucun problème de sécurité, où l’aventure se joue surtout sur les sentiers de randonnée, ça oui, ça peut probablement nous aider à attirer plus de touristes européens.
Cela étant, pour faire venir les gens, je compte davantage sur notre hospitalité que sur les événements dramatiques qui secouent le monde.

Vous savez ce qu’on dit : on dit que « venir à La Dominique, ça change un homme » ! Quand on arrive, on est un voyageur ; durant son séjour on est un ami ; et quand on s’en va, on est de la famille !.

Propos recueillis par Bertrand Figuier





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