Marseille :  « Bonne Mère, pardonne- leur, ils sont devenus fous … »

22 septembre 2016   Jean Beveraggi   Aucun commentaire   À la une, France    boues rouges des Calanques, Bruno Payan, Club de la Croisière, Marseille, Menucci, Top Cruise    3535 vues

Chez eux tout a toujours été sujet à exagération. Une sardine est capable de boucher le Vieux Port. Et un unijambiste à la démarche hésitante mais portant un maillot de l’OM peut être rapidement comparé à Magnusson, le suédois prince du dribble chaloupé qui faisait se pâmer les travées du stade Vélodrome…

Bon, avouons le, les galéjades nous ont toujours fait plutôt rire. Par les temps de crise qui courent, surtout dans le secteur du tourisme, mieux vaut se marrer que gamberger. Enfin, jusqu’à un certain point !

Ne voilà t’il pas que ces dernières heures, relayé par un alarmant sujet du JT de France 2, un élu PS en mal de notoriété, de considération et surtout en quête de buzz, a lancé un appel au secours.

Bruno Payan, présentement Conseiller Départemental et président du groupe socialiste de la Ville de Marseille, pointe du doigt les bateaux de croisières coupables à ses yeux de polluer au-delà du raisonnable l’air de la cité phocéenne !

« Un seul de ces bateaux à l’arrêt équivaut à la pollution d’un million de voitures » a-t-il expliqué dans un courrier adressé à Ségoléne Royal, déjà bien empêtrée dans le dossier des boues rouges des Calanques.

Ne soyons pas dupes : pour sauver les meubles, leurs fauteuils -et leurs émoluments-, d’aucuns sont prêts à tout pour aller à la pêche aux voix écologiques.

D’ailleurs il est cocasse de voir que le sieur Menucci, plus connu sur la place que son collègue Payan, l’ a rejoint dans son combat. Le même Menucci qui -du temps où il régnait sur le tourisme en Paca et présidait le CRT- s’était battu bec et ongles pour donner à Marseille une place de choix dans le monde des escales de croisières !

Selon que vous soyez… on connaît le refrain. Mais le couplet chanté par quelques politiques marseillais est en fait tragiquement désespérant.

Que nos confrères parisiens, toujours enclins à présenter Marseille à travers ses travers, soient tombés dans le panneau n’a rien de surprenant. On attend par contre les commentaires de la bible locale, La Provence, pour voir si le boss Bernard Tapie se fend d’un billet.

Avec ses embouteillages à profusion, son stationnement en double file, ses grèves d’éboueurs à répétitions, ses rejets d’eaux usées dans la mer… et la liste n’est pas exhaustive, les élus locaux marseillais soucieux d’être utiles et responsables devraient déjà avoir de quoi s’occuper  à ce qu’il nous semble.

Pour l’heure et pour se mettre au diapason des politiques roses qui broient du noir pour draguer le vert, nous nous contenterons de conseillers au monde de la croisière (les Cies qui ont investi dans le Terminal de la Joliette, le Club de la Croisière cher au président Suhas et sa manifestation Top Cruise…etc) d’agiter désormais dans la rade de Marseille le Pavillon U (comme Uniform), ces quatre petits carrés rouge et blanc signifiant «Vous courrez vers un danger ».

Celui que les croisiéristes aillent débarquer ailleurs, et dépenser ailleurs.
Étant entendu qu’ensuite il restera à M.Payan et consorts le loisir de faire une pétanque sur la Canebière avec les chauffeurs de taxi, les restaurateurs, les chauffeurs de bus, les marchands de souvenir et autres professionnels qui n’auront plus grand-chose à foutre. Mais là, me direz-vous, ils respireront de l’air pur ! Ben voyons…

Jean BEVERAGGI