Et Amsterdam boit encore du petit lait


L’exposition « Making the Difference: Vermeer and Dutch Art » qui s’est tenu le mois dernier au musée royal d’Ueno à Tokyo, en collaboration avec le Rijksmuseum d’Amsterdam, a remis en lumière le chef d’oeuvre de Veermer, la célèbre Laitière du maître néerlandais. Le précieux tableau, d’une extrême fragilité, a dû effectuer un long voyage pour se rendre jusqu’à la capitale japonaise et c’est la marque de luxe française Louis Vuitton qui s’est chargé de l’emballage, une malle sur mesure crée spécialement dans les ateliers d’Asnières sur Seine.

La Laitière (Het melkmeisje ou De melkmeid en néerlandais) est un tableau de Johannes Vermeer, dit Vermeer de Delft (huile sur toile, 45,5 × 41 cm), peint vers 1658, et exposé depuis 1908 au Rijksmuseum d’Amsterdam1. Le tableau est exposé au musée du Louvre du 22 février au 22 mai 2017.

L’œuvre compte parmi les plus célèbres de Vermeer, et même de l’histoire de la peinture — son utilisation à des fins commerciales n’étant sûrement pas étrangère à sa grande popularité en France.
Unique tableau de Vermeer prenant comme sujet principal une femme d’humble condition, cette scène de genre suggère le calme et la tranquillité des travaux domestiques dans l’atmosphère saine et paisible d’une encoignure de pièce. Une douce clarté partage l’espace entre zones d’ombre et de lumière, et vient illuminer la nature morte de la table du premier plan, notamment le pain dans la corbeille, constellé de petites touches lumineuses.

La laitière aux formes généreuses s’absorbe dans son activité nourricière en regardant, tout comme le spectateur, le mince filet de lait qui coule de sa cruche dans un plat, image instantanée fixée dans l’éternité par le pinceau du peintre.

Nul ne peut savoir réellement ce que pense la femme, et la fascination que ce tableau exerce pourrait tenir au fait qu’il résiste justement aux discours savants, pour demeurer ouvert à un investissement personnel de la part du spectateur.

Comme le fait remarquer Ernst Gombrich dans son Histoire de l’Art, « Il est assez malaisé d’expliquer pourquoi ces images si simples et si modestes comptent parmi les plus grands chef-d’œuvre de toute la peinture. Il est de fait qu’on a devant ces tableaux la sensation de quelque chose de miraculeux. […] Bien qu’on ne puisse guère prétendre [les] expliquer, […] ils nous font voir d’un œil neuf la beauté tranquille d’une scène familière ».





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