La Turquie n’a pas besoin de cela


La place Taksim à Istanbul n’est pas la place Tahrir certes mais les évènements qui s’y passent donne quand même une impression de déjà vu.

A l’origine des incidents, une banale question d’urbanisme et d’écologie, la destruction des arbres d’un des rares parcs du centre-ville pour y construire la copie d’une caserne style ottoman qui abriterait un gigantesque centre commercial.

Pour s’opposer à la destruction de ce véritable poumon de verdure au cœur de cette métropole de 15 millions d’habitants, des militants associatifs avaient planté leurs tentes.
Jusque là rien d’anormal.

Et puis, le 28 mai et les jours suivants, la police est intervenue très brutalement en déployant des blindés, en brûlant les tentes et chassant les manifestants à coups de gaz lacrymogène et canons à eau.

Là ou le mouvement a surprit tous les observateurs, c’est lorsque plusieurs milliers de personnes ont rejoint massivement le mouvement jeudi avant l’embrasement de vendredi.

Via les réseaux sociaux (Facebook et Twitter principalement), le mouvement s’est ainsi étendu à des milliers de jeunes, puis de moins jeunes, tous urbanisés et représentant plutôt les classes moyennes à Istanbul et dans plusieurs villes du pays.

Car, contrairement aux tunisiens ou aux égyptiens les Turcs qui descendent dans la rue ne le font pas pour réclamer un changement de régime ni même de nouveaux acquis ou une amélioration de leur condition de vie, mais pour défendre une ambiance, une ville, le style de vie particulier stambouliote auxquels ils tiennent et qui est mise à mal par une série de mesures et de lois prises ces derniers mois: restriction de la  vente et de la consommation d’alcool, condamnations à de lourdes peines de prison pour blasphème et autre attentes à la liberté individuelle.

Au pouvoir depuis 2003, le premier ministre Erdogan a multiplié les gages à l’égard de sa base électorale, majoritairement anatolienne, pieuse et conservatrice ainsi que, dans une moindre mesure, à l’égard de l’extrême droite ultra-nationaliste. Il veut montrer son autorité.

Mais au détriment de ceux qu’on nomme parfois les «Turcs blancs», originaires de la partie européenne ou égéenne de la Turquie. Ces derniers, laïcs et républicains, désapprouvent la politique jugée «pro-sunnite» du Premier ministre, vis-à-vis des printemps arabes et plus particulièrement de la Syrie.

Finalement, au contraire absolu de ce qui s’est passé dans les révolutions arabes, c’est le parti proche de la mouvance des Frères musulmans égyptiens, tunisiens et syriens, (l’AKP de Recep Tayyip Erdogan) qui est contesté.





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