Bruno Le Maire va t-il aider les entreprises du tourisme victimes du coronavirus ?


Mardi matin, Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie et des Finances, et Agnès Pannier Runacher, Secrétaire d’État, ont organisé à Bercy une réunion avec les acteurs économiques sur le coronavirus Covid-19. Cette réunion concernait tous les secteurs de l’économie nationale qui de près ou de loin étaient, ou pouvaient être, impactés par la crise du coronavirus.

Tous les grands domaines économiques étaient représentés, l’agriculture, les assurances, le luxe, le patronat, les artisans et commerçants ainsi que des dizaines d’autres.

Par contre le tourisme y faisait plutôt pâle figure. Il y avait bien l’UMIH pour représenter les grandes chaines hôtelières, mais parmi les 17 CSF (Centres Stratégiques de Filière) on cherchait sans succès le Centre de Filière de Tourisme qui venait d’être installé officiellement le 17 janvier dernier. Le MEDEF était là, la FNSEA aussi mais pas d’interlocuteurs du SETO, de EDV ou de l’APST qui auraient pu porter la voix de toutes les entreprises du tourisme.

Lors du rendez-vous avec la presse qui a suivi cette réunion, Bruno Le Maire a annoncé quelles actions le gouvernement prévoyait pour soutenir toutes les entreprises françaises que le coronavirus pourrait mettre en danger.

Toutes ces actions se concentrent sur les problèmes liés à un manque de trésorerie, surtout pour les PME qui peuvent être plus rapidement que les grosses entreprises à cours de liquidités.

Dans sa communication le Ministre n’a abordé le tourisme que du point de vue des hôteliers et des restaurateurs, chiffrant leur perte prévisionnelle globalisée à environ 20 %, citant à juste titre le cas des villes de Lourdes et Tarbes pour qui le marché italien représente plus de 30% des nuitées. Un manque à gagner terrible pour ces deux villes.

Mais quid des agences de voyage et des tour-opérateurs qui eux sont dès à présent les entreprises en 1ère ligne pour supporter de plein fouet la crise du coronavirus, crise aux effets démultipliés par les nombreux médias qui surfent sur le buzz en exploitant à outrance les craintes largement exagérées du public.

Et que dire du message diffusé par le Ministère des Affaires Étrangères appelant à différer les voyages à l’étranger non indispensables !

Bien évidemment la Chine, l’Iran et la Corée du sud ne sont pas vraiment à recommander actuellement. Mais il faut garder la tête froide et faire preuve de bon sens.

Et ce n’est pas parce qu’une petite partie de l’Italie est touchée par le coronavirus, qu’il faut penser que tout le pays est dangereux. Dans ce cas il faudrait aussi interdire tout déplacement à l’intérieur de notre territoire national car en France on trouve aussi quelques foyers de contamination localisés.

Et ce message peut créer des problèmes supplémentaires, comme celui de la responsabilité des agences et celui de l’attitude à adopter devant un client qui annule un voyage confirmé.

Il est quand même dommage que le Ministre de l’Économie ne se soit pas montré plus attentif au secteur du tourisme et surtout aux agences de voyage qui sont les premières à affronter ce problème économique du Covid-19.

Pour autant Bruno Le Maire a annoncé quelques points importants avec effet immédiat pour celles des entreprises qui feraient face à des difficultés sérieuses dues au coronavirus:
– report éventuel et étalement des charges sociales et fiscales (URSSAF/impots)
– en cas de besoin étalement des créances des entreprises avec l’appui et la médiation de l’État et de la Banque de France
– possibilité d’obtenir ou de maintenir un crédit bancaire via la BPI France qui se porterait garant des prêts à hauteur de 70 % (40 % habituellement)
– facilité de la protection des salariés via l’utilisation du mécanisme de chômage partiel
– appui des services de l’État pour faciliter le traitement d’éventuels conflits avec des clients ou des fournisseurs.

Le Coronavirus étant désormais considéré par l’État comme un cas de force majeur le gouvernement fera preuve de souplesse pour protéger les PME et demandera à tous de faire de même, y compris avec les bailleurs de baux commerciaux qui devront faire preuve de compréhension intelligente.

Le but de Bruno Le Maire est, comme il le dit lui-même, qu’aucune entreprise ne se retrouve étranglée par un manque de trésorerie.

Les dispositions prises aideront, il ne faut pas en douter, un certain nombre d’entreprises. Mais certaines, les plus fragiles, risquent quand même de payer un trop lourd tribu au coronavirus.

Frédéric de Poligny





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