Comment bien et mieux accueillir les croisiéristes ?


Lors des 10 èmes rencontres nationales Ports, Nautisme et Littoral à Nice, un débat était organisé sur le thème des stratégies d’accueil des passagers et l’influence sur le développement touristique des territoires.

« La priorité concerne la diffusion sur un territoire donné, des passagers croisières afin d’en optimiser les retombées à la fois économiques et médiatiques, observe Aurore Joris chargée de mission territoires et destinations touristiques chez Atout France. Via les réseaux sociaux, ces passagers sont les meilleurs vecteurs de promotion de la destination s’ils sont satisfaits de leur visite« .

Selon Atout France, la France a accueilli en 2016, sur les 45 ports concernés, 1 902 escales soit plus de 3 millions de passagers, majoritairement sur la façade méditerranéenne (2,58 millions pax).

Les départs en tête de ligne représentent 603.558 passagers.

Les croisières fluviales et maritimes ont généré 4,3 millions de nuitées en hébergement divers.

« Un port, c’est une porte d’entrée pour une destination. D’où l’importance de rendre très attractive le temps passé à terre lors de l’escale pour donner aux croisiéristes l’envie de revenir.

Il y a nécessité de soigner l’accueil et le parcours du croisiériste en escale. L’objectif est de favoriser ses dépenses dans l’économie locale et aussi de lui faire découvrir les atouts d’une destination. J’insiste sur la qualité de l’expérience. Le croisiériste est devenu le média du territoire visité. Sur les réseaux sociaux il n’hésitera plus à diffuser ses satisfactions mais aussi ses désagréments. Sa perception est donc un élément clé pour l’image véhiculée dans le monde de la destination. »

La Côte ne veut pas perdre pied

Si le marché de la croisière est porteur, les unités (de plus en plus grandes) ne peuvent être accueillis à quai dans les 5 ports azuréens (Villefranche, Nice et Cannes). Barcelone, Rome, Venise ou encore Marseille, qui ont investi massivement dans l’offre de postes à quai, gagnent eux du terrain.

« Notre défi, c’est aussi de positionner la Côte d’Azur comme une destination incontournable de la Méditerranée et de mettre en avant d’autres qualités que les places à quai« , explique Pasquale Hattemberg (photo). la Présidente du French Riviera Cuise Club (*) et adjointe tourisme et culture à la mairie de Villefranche.

Elle complète notamment l’analyse d’Atout France. 

« Nous sommes en contact direct avec l’ensemble des compagnies de croisières, peu nombreuses et principalement américaines. Nous étions présents au « Seatrade Cruise Global » du 14 au 16 Mars 2017 à Fort Lauderdale aux Etats-Unis.

Via le club, on tente de sensibiliser les élus sur les retombées économiques et aussi en termes d’image pour la destination de l’activité croisière. Cette dernière est souvent perçue par les élus comme un élément contraignant avec l’apport d’une importante population et la saturation des transports publics par exemple. Notre but c’est aussi d’optimiser les retombées économiques. Or l’intérêt des compagnies de croisières est essentiellement financier. Nous avons essayé de proposer des forfaits visites mais un tiers des circuits sont vendus à bord par les compagnies de croisières et le reste de passagers se débouillent par eux-mêmes.

On a innové avec les applications Cruise Passenger Guide qui permettent aux croisiéristes de créer leur parcours de visite dans un temps donné. Nous cherchons également à provoquer de l’émotion, à travers notamment des journées spéciales "escales sensations« .

Mais l’image de la croisière n’est pas toujours aussi positive par les locaux.

Ils voient d’énormes bateaux, accusés de polluer et la saturation de la circulation. C’est oublier que l’activité croisière est un formidable vecteur de promotion du territoire.

Ainsi la compagnie de croisière Disney dans sa communication internationale a choisi l’image d’un de ses navires en rade de Villefranche sur Mer pour la promotion destination France.

« Il y a un véritable écosystème autour de la croisière et cela peut aller jusqu’à la formation« .

(*) Le French Riviera Cruise Club qui fête ses 10 ans compte 250 membres adhérents parmi lesquels des prestataires touristiques, des agents maritimes, des hôteliers, des restaurateurs, des commerçants, des transporteurs, etc.

Michel Bovas





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