APST : Pourquoi en sommes-nous arrivés là ?


VainopoulosLongtemps impensable, le risque de disparition de l’APST est aujourd’hui dans tous les esprits.

Les dés ne sont pas encore jetés, mais c’est un euphémisme de dire que la situation est particulièrement préoccupante.

Une chute imminente en l’absence d’annulation de l’arrêté du 29 octobre

Si l’association n’obtient pas rapidement une annulation de l’arrêté du 29 octobre et ne repart pas sur de meilleures bases, il sera tout simplement impossible pour la majorité de ses adhérents de se maintenir en son sein.

Les contre-garanties exigées, dont le niveau passera de 10 à 20% du volume d’affaires au 1er janvier 2015, rend la situation insoutenable pour une profession qui ne possède pas de biens suffisants pour répondre à cette obligation.

Face aux nombreux départs en cours ou déjà confirmés, les ressources financières, déjà fragilisées de l’APST, seraient alors définitivement asséchées, rendant inévitable la chute de l’institution.

La conséquence d’un manque d’anticipation aggravé par un mouvement de panique

On ne peut que regretter de voir un acteur aussi intrinsèquement lié à l’histoire de notre profession, incarnation de l’idée de solidarité et rouage essentiel de notre activité, s’approcher aussi dangereusement du gouffre.
Une autre fin était et, je l’espère, reste possible.

Tout indique aujourd’hui que la présidence de l’APST, à la suite de faillites coûteuses et à répétition, a subitement cédé à un mouvement de panique et voulu se refinancer de gré ou de force.

A aucun moment n’ont été votés par le Conseil d’Administration les augmentations de cotisations et encore moins le calcul du taux de garantie.

Bien que les discussions à propos d’un relèvement du niveau minimal de la caution de 100 000 euros à 200 000 euros – une décision difficile mais nécessaire – étaient en cours depuis le premier semestre 2014 au sein du conseil d’administration de l’APST, l’ensemble de ses membres a découvert par voie de presse le 1er novembre dernier, la parution d’un arrêté officialisant cette disposition jamais votée et ajoutant les désormais célèbres 20 % de contre-garanties.

Plus grave encore : alors que les appels de cotisations de juin 2014 étaient des acomptes à valoir sur 2015, ces montants sont facturés et inscrits comme des recettes entrant dans le bilan 2014 !

En date du 28 novembre 2014, l’Association a exigé, par courrier recommandé, aux adhérents qui n’auraient pas encore réglé la cotisation exceptionnelle de juin 2014, de régulariser leur situation avant le 3 décembre !

Concernant l’arrêté, la question aujourd’hui n’est même plus de savoir qui de l’Etat, del’APST ou du SNAV est à l’origine de cette décision brutale et unilatérale.

Chacun est assez lucide pour se faire sa propre idée.

Le fait est que l’APST a refusé de respecter ses propres Statuts ou Règlements Intérieurs en ne faisant pas voter ces nouvelles obligations par son Conseil d’Administration et en ne convoquant pas une Assemblée Générale pour la reconstitution de ses fonds.

Aujourd’hui l’APST chercher à rassurer en garantissant que ces nouvelles dispositions ne seront appliquées que fin 2015.
C’est vrai mais elle n’a pas le choix : l’APST doit d’abord encaisser les cotisations puis recevoir les bilans, ceux-ci ne commençant à arriver que vers mai-juin.

Il est donc normal, faute de temps, que les documents ne soient étudiés qu’à partir de juin juillet et, de ce fait, les nouvelles garanties réclamées vers novembre décembre 2015 !

L’obligation pour les réseaux d’imaginer des solutions alternatives
Face à ce blocage, la question aujourd’hui est très simple : que faire ?
Que faire alors que nos représentants ne se positionnent pas clairement contre l’arrêté ?
Que faire alors qu’il reste quinze jours avant que les nouvelles dispositions ne s’imposent à tous ?
Que faire face à l’énormité de nos biens qu’il va falloir alors engager ?

Certains ont déjà pris leur décision et ont claqué la porte de l’APST.
Inévitablement, si rien ne change, d’autres suivront.

Ils ne le feront pas par choix, mais parce qu’ils ne pourraient pas poursuivre leur activité autrement.
L’exode des agences, s’il a lieu, sera un réflexe de survie.

Dans ce contexte, le devoir d’un réseau tel que TourCom, composé d’agences indépendantes et souveraines dans leur décision, est de penser et proposer des solutions alternatives.

A aucun moment, notre conseil d’administration ne peut imposer à qui que ce soit de se maintenir ou de quitter l’APST.

En l’absence de révision de l’arrêté, et parce que notre priorité est de permettre aux adhérents du réseau d’exercer leur métier dans des conditions acceptables, nous avons donc l’obligation de proposer rapidement d’autres issues, plus souples et tout aussi sécurisées.

C’est le rôle d’un réseau volontaire de maintenir la solidarité en son sein, lorsque qu’elle n’est plus garantie au dehors.

Richard Vainopoulos





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