Accor/ Booking : Les centrales online vont-elles tuer l’hôtellerie ?


Alors que Booking tenait dernièrement sa première conférence de presse en France, Accor a déposé une saisine auprès de l’Autorité de la concurrence pour dénoncer un abus de position dominante du site de réservations en ligne.

Le groupe hôtelier et ses 15 marques se joint ainsi aux syndicats hôteliers qui en décembre dernier avaient qualifié de « mascarade » les propositions de Booking pour rééquilibrer ses relations avec les hôteliers.

Au total, sept pays de l’Union européenne ont ouvert des enquêtes sur les plates-formes de réservation hôtelière.

L’Allemagne, l’Autriche, l’Irlande et le Royaume-Uni notamment se penchent également sur les pratiques d’un secteur où les Booking et ses concurrents, bien que devenus indispensables aux groupes hôteliers, en menacent l’équilibre économique de par l’importance des commissions qu’ils prélèvent…

Comment les hôteliers peuvent-ils faire face à la concurrence accrue de ces sites de réservation en ligne ? Quelle stratégie doivent-ils adopter ?

L’UMIH et le GNC mènent depuis plus de deux ans des actions pour rééquilibrer les relations commerciales et contractuelles entre les hôteliers et les centrales de réservation en ligne (OTA) (saisine de la Commission d’examen des pratiques commerciales le 12 juin 2012 qui a abouti à l’Avis n°13-10 qui donne raison aux hôteliers vis-à-vis des entreprises exploitant les principaux sites de réservation hôtelière, saisine de l’Autorité de la concurrence le 2 juillet 2013).

Les deux organisations professionnelles, qui sont à l’initiative de cette saisine de l’Autorité de la concurrence, se félicitent de l’annonce d’Accor qui, après avoir participé à leur action au sein du GNC depuis 18 mois, s’engage à leur côté comme partie prenante directe dans cette affaire.

Cette annonce intervient alors que les semaines qui arrivent sont cruciales pour l’hôtellerie française : l’Autorité de la concurrence doit rendre son avis d’ici la fin mars sur les propositions d’engagements faites par Booking.com en décembre 2014, après avoir analysé le test de marché auquel ont répondu l’UMIH et le GNC.

L’UMIH et le GNC l’ont martelé dans leur réponse : les engagements proposés par Booking.com, pris individuellement ou dans leur ensemble, doivent être rejetés par l’Autorité.

La procédure en cours représente une opportunité de parvenir rapidement à un accord.

« En cas d’échec, l’alternative serait l’engagement d’une procédure européenne, avec un calendrier beaucoup plus long (3 à 5 ans) qui laisserait toute liberté aux centrales de réservation en ligne de poursuivre leurs pratiques inéquitables » explique Roland Heguy (photo), le président de l’Umih.

Au regard de leur taux de croissance et des effets nocifs des pratiques anticoncurrentielles des OTA’s, l’intervention du régulateur vers une procédure d’engagements négociée est urgente pour redéfinir les relations entre les hôteliers et les OTA.

« C’est l’avenir de la profession toute entière qui est en jeu » conclut M. Heguy.





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