Tourisme aux Antilles : les Sargasses doivent-elles être déclarées Catastrophes Naturelles ?
16 juin 2025 Rédaction Aucun commentaire France Guadeloupe, Mayuli Martínez Simón, sargasses 2594 vues
Les hôteliers antillais et caribéens ont déclaré assumer leur rôle de manière responsable dans l’atténuation des effets des sargasses, en allouant leurs propres ressources au nettoyage des plages, à l’entretien des barrières et à l’élimination des algues. Ils ont toutefois appelé les trois niveaux de gouvernement (local, régional, national) à assurer un effort partagé et une coresponsabilité institutionnelle.
La question de savoir si les sargasses (algues brunes envahissantes) doivent être déclarées comme catastrophe naturelle aux Antilles est à la fois environnementale, sanitaire, économique et politique.
La déclaration des échouages de sargasses comme catastrophe naturelle aux Antilles peut se justifier sur le plan économique et sanitaire, mais pose problème juridiquement en l’état actuel du droit français.
L’exemple mexicain
Par exemple, le Conseil hôtelier des Caraïbes mexicaines (CHCM) a exprimé ses critiques à l’égard de la proposition présentée par la sénatrice Mayuli Martínez Simón, qui a demandé à la Commission permanente du Congrès de l’Union de reconnaître officiellement les sargasses comme une catastrophe naturelle.
L’industrie hôtelière a averti que cette initiative pourrait générer une perception négative des destinations touristiques des Caraïbes mexicaines, en particulier quelques semaines avant le début de la saison des vacances d’été.
Le Conseil de l’hôtel a reconnu que les sargasses représentent un défi environnemental majeur, mais a souligné qu’il s’agit d’un phénomène récurrent et saisonnier.
Il a donc insisté sur la nécessité de lutter contre ce phénomène grâce à des données scientifiques fiables, une assistance technique et une stratégie interinstitutionnelle durable.
Le tourisme, pilier de l’économie antillaise et caribéenne, est durement touché : plages impraticables, odeurs nauséabondes, annulations de séjours.
Les pêcheurs subissent aussi les conséquences (filets endommagés, zones de pêche inaccessibles).
Des conséquences sanitaires très importantes
Les sargasses en décomposition dégagent du sulfure d’hydrogène (H₂S) et de l’ammoniac, dangereux pour les populations : maux de tête, vomissements, troubles respiratoires.
En plus des problèmes pour les écoles ou pour les maisons situées en bord de mer, elles constituent une charge financière pour les collectivités avec un ramassage coûteux, répétitif et difficile.
Un effet symbolique et politique
Une déclaration permettrait l’activation de fonds d’aide nationaux, comme c’est le cas lors d’inondations ou séismes.
Une telle reconnaissance enverrait un signal fort à l’État et à l’Europe sur la gravité du phénomène.
Elle pourrait accélérer la recherche de solutions durables (valorisation des sargasses, barrages flottants, prévision météo-océanique, etc.).
Le régime des catastrophes naturelles est prévu pour des événements imprévisibles, soudains et ponctuels (séisme, tempête).
Les échouages de sargasses sont récurrents et saisonniers, donc peu compatibles avec cette définition.
Mais une telle déclaration pourrait être perçue comme une solution de facilité, sans traiter les causes profondes (pollution en amont, dérèglement climatique, etc.). Et cela pourrait à termes freiner la responsabilisation des États des Caraïbes ou d’autres acteurs régionaux impliqués.
Sur le même sujet
Explore Savoie fait ses débuts dans le grand monde
Suite à la scission de l’entité Savoie Mont Blanc, le Comité Départemental du Tourisme...
Aujourd’hui Moby Lines reprend sa ligne Gênes Bastia
Dès aujourd’hui vendredi 6 juin et jusqu’au 29 septembre prochain, la ligne Gênes–Bastia, la...
Sncf Voyage : TGV Inouï renouvelle son partenariat avec Disneyland Paris
Sncf Voyage renouvelle et élargit sa collaboration avec Disneyland Paris : le thème central...