Mathieu Chauvin, fondateur d’ Option Way : « Le yield management affole les prix »


Ancien collaborateur d’Ernst & Young puis de la direction financière de GDF Suez, Mathieu Chauvin et son complice, Nicolas Hélin, ingénieur informatique, ont créé Option Way en octobre 2014. Cette agence en ligne, spécialisée dans le transport aérien, a été plusieurs fois primée (Talents du CERED 2014, Travel d’Or 2015…) pour son moteur de recherche qui permet aux clients d’acheter un billet d’avion comme ils passeraient un ordre d’achat en bourse, en fixant eux-mêmes par option le prix d’acquisition.

15 mois plus tard, la start-up compte 7 collaborateurs et plus de 25 000 membres inscrits qui ont économisé ensemble plus de 40 000 €.

La Quotidienne : Avec les Options et les Achats Smart, les deux grandes fonctionnalités d’Option Way, comment le marché s’adapte-t-il au nouvel « environnement d’achat » que vous proposez ?

Mathieu Chauvin : Parlons plutôt « d’environnement d’achat » différent… surtout pour notre produit le plus récent, les Achats Smart. Depuis 4 mois que nous avons lancé cette fonctionnalité, nous constatons une réelle adhésion des clients au principe du « bonus ». À prix et produit égaux, pourquoi iraient-ils acheter ailleurs, si on leur rembourse la différence quand le prix de leur billet baisse encore après la date d’acquisition ? Quelle autre agence les rembourserait en cas de baisse du prix ?

Bien sûr, c’est limité dans le temps, on parle ici de quelques jours ; mais quand le yield management rend les prix extrêmement volatiles, en particulier sur les lignes les plus fréquentées, cette possibilité d’économie supplémentaire, même après l’achat du billet, rassure énormément les clients. Avec nos Achats Smart, ils n’ont plus peur de rater le meilleur tarif…

Si le prix de leur billet baisse en dessous du prix qu’ils ont payé, nous leur remboursons 70 % de la différence. Si l’on se réfère au n°1 de notre Top 5 des bonus reversés dans le cadre des Achats Smart, ça peut représenter jusqu’à 27 % du montant ; ce n’est pas négligeable. De leur côté, les compagnies aériennes sont également intéressées car Option Way «désinhibe» en quelque sorte les clients et facilite leur acte d’achat ; elles trouvent là des ventes supplémentaires qu’elles n’auraient peut-être pas faîtes sans notre site.

L. Q. : Dans un communiqué de presse, vous parliez de développer vos activités en marques blanches. Où en êtes vous ?

M. C. : Rien n’est encore signé, mais nos prospects semblent assez intéressés pour que nous prévoyions la conclusion des premiers contrats et les premières implémentations système avant l’été 2016. En général, ce sont des agences voyages indépendantes, sans agrément IATA, et qui ont besoin de solutions pour leurs ventes de vols secs. Nous allons aussi frapper à la porte des grands réseaux et discuter avec eux des conditions auxquelles ils pourraient nous référencer.

option way-mathieu chauvin-nicolas helinDans le cas des ventes en marque blanche, nous reversons le « bonus » à l’agence et elle en fait ce qu’elle veut. Elle peut restituer tout ou partie à son client, ou bien en profiter pour améliorer sa marge, ou encore faire un geste commercial… c’est à elle, ou au TO qui travaillerait avec nous, de décider ce qu’elle veut en faire ; même si on peut lui suggérer d’en reverser l’essentiel aux clients pour une question d’image de marque.

L. Q. : En novembre 2015, vous avez lancé aussi une campagne de financement participatif à travers le fond d’investissement Wiseed, une plateforme spécialisée dans le « crowdfounding ». Comment ça se passe ?

M. C. : La première phase, dite de « vote », a duré deux-trois mois. Elle s’achève avec près de 400 personnes intéressées par le développement d’Option Way ; c’est un très bon signe. Désormais, nous passons à ce qu’on appelle la phase de « collecte ». C’est là que tout se décide, mais l’engouement des investisseurs potentiels pour le concept d’Option Way nous rend confiants. Nous devrions rassembler les fonds nécessaires pour financer notre développement technique et commercial. Cela étant, cette démarche doit aussi renforcer notre notoriété et Option Way aussi y gagner de nouveaux clients.

L. Q. : En parlant de développement… Quels sont vos projets justement ?

M. C. : Sur le plan commercial, nous envisageons d’exporter notre solution sur les marchés européens, en Allemagne et au Royaume-Uni notamment. Sur le plan technique, après avoir fait nos preuves avec le site, nous allons adapter l’outil aux smartphones et aux tablettes. Nous travaillons également avec un laboratoire du CNRS, spécialisé dans les mathématiques des probabilités, sur un projet R&D qui devrait déboucher sur une nouvelle fonctionnalité en 2017. Cela dit, pour le moment nous sommes spécialisés dans l’aérien, mais nous ne nous interdisons pas de regarder vers les trains, les croisières, l’hôtellerie… bref vers tous les secteurs qui sont soumis au yield management.

Propos recueillis par Bertrand Figuier





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