Air France veut retrouver sa place sur le tarmac de l’aéroport Nice Côte d’Azur

10 novembre 2015   Michel Bovas   Aucun commentaire   À la une, France    Air France, Marc Bailliart, Nice Côte d’Azur  

Bousculée depuis des années par l’intervention des compagnies étrangères et notamment les Low Cost, le groupe Air France KLM entend reconquérir sa place leader sur la première plateforme de province. Une place que lui dispute aujourd’hui Easyjet.

Et la compagnie prépare cette stratégie en signant un partenariat modèle et pour l’instant unique du genre avec la Métropole Nice Côte d’Azur.

Marc Bailliart, Directeur Régional Nice Côte d’Azur et Principauté de Monaco pour la compagnie, a souhaité préciser ce partenariat et sa place dans le cadre de la stratégie de la compagnie pour Nice.

LaQuotidienne : Ce partenariat est-il une première pour le groupe Air France KLM ?

Marc Bailliart : « A priori oui. Il est le résultat des discussions souvent informelles que nous avons eu dans le passé avec les élus lors de nombreuses rencontres. Ils ont souhaité formaliser cette coopération de fait avec des objectifs plus précis. Du fait du rayonnement international de la compagnie, nous sommes souvent intervenus pour aider cette collectivité dans sa promotion touristique. Ce nouveau partenariat souhaite l’amplifier et mieux l’encadrer avec, dans un premier temps, une mobilisation de nos contacts (agents de voyages, TO, institutionnels) sur quatre premières destinations (Chine, USA, Brésil, Russie).

La Métropole pourra s’appuyer sur ce réseau pour affiner sa promotion tant touristique qu’économique. Nous possédons un bon carnet d’adresses et une expertise sur ces destinations. Nous nous mettons à la disposition de la Métropole afin de rendre plus efficace ses opérations.

Ces marchés prioritaires ciblés sont également générateurs de trafic pour la compagnie notamment l’hiver et pour l’aéroport de Nice également.

Nos intérêts sont communs. Le partenariat est suffisamment souple pour s’adapter en fonction des demandes de la métropole. Nous avons donc établit un cadre pour rationaliser nos relations et nos actions. »

LQ : Quelle est la situation de la compagnie et notamment de sa base à Nice ?

MB : « Nous l’avons pérennisé cet été avec 200 personnels navigants et 5 Airbus 309 et 310 basés à Nice. Elle nous donne ainsi plus de souplesse d’utilisation pour nos liaisons. Etre réactif est nécessaire face à la concurrence. Le groupe Air France KLM est très présent à Nice avec ses partenaires et notamment KLM dont Transavia Hollande lui assure une bonne desserte des Pays Bas depuis en concurrence aux LowCost.

Au cours des deux dernières années, nous avons dû revoir notre offre sur Nice avec hélas une réduction des capacités en sièges.

Toutefois aujourd’hui, nous sommes prêts pour un nouveau développement sur cette plate-forme. Dès l’été prochain, nous augmenterons les capacités sièges avec l’apport d’appareils plus importants. Air France conserve à Nice sa liaison l’été vers Athènes et Tel Aviv. Il n’est pas impossible plus tard que notre filiale Transavia, peut être via un rapprochement avec Transavia Hollande, puisse ici contrer les low cost sur certaines destinations nationales ou européennes dans un souci de reconquête de trafic. »

LQ : Des projets à l’international ?

MB : « Pour l’international, nous nous appuyons à Nice sur nos partenaires de l’Alliance Skyteam déjà présents sur la plate-forme ( Aeroflot, Alitalia, Delta, Czech Airlines, Mea, Tarom). Par exemple avec Delta Air Lines, nous avons conforté le vol  Nice New York sur l’année et cela grâce à un système de partage de profits. Pour l’avenir, nous savons que l’aéroport et les élus réclament une liaison vers l’Asie et la Chine. La décision dépend des compagnies asiatiques partenaires.

Ainsi nous avons un accord similaire à celui de Delta Air Lines avec China Eastern. Cette compagnie s’intéresse à la ligne. Mais la décision ne sera prise que si les conditions de trafic sont suffisantes et si la compagnie dans sa stratégie de développement le décide en fonction de sa flotte. Mais pour un long courrier, les compagnies doivent souvent choisir entre une desserte vers une grande capitale et dans ce cadre la desserte de Nice ne peut venir qu’en seconde position. Il faut être patient.».

Propos recueillis par Michel Bovas