Tourisme à Antalya : Coups de cœurs musicaux à Phasélis
3 octobre 2025 François Teyssier Aucun commentaire Production Antalya, Bilgin Canaz, Phasélis, Rustem Rahmedov, Sanat Deliorman, turquie 1891 vues
La Quotidienne a eu l’opportunité et la chance d’assister aux soirées finales du 15e festival de Phaselis à Antalya. Et Il faut bien le dire : le site antique de Phaselis est tout simplement magnifique.
Situé à une soixantaine de kilomètres d’Antalya, au bord d’une anse méditerranéenne, il fut fondé en 690 avant J.-C. par des marins venus de Rhodes. La légende raconte que le terrain fut acheté contre du poisson séché…
Alexandre le Grand annexa la cité en 333 avant J.-C. Elle retrouva son indépendance au milieu du IIe siècle avant J.-C. en rejoignant la confédération lycienne, avant d’être conquise par les Romains en 42 avant J.-C. Dès lors, la ville connut une période de prospérité et fut dédiée à l’empereur Hadrien.
À partir du VIIIe siècle après J.-C., les conquêtes arabes marquèrent le début de son déclin, jusqu’à son abandon par ses habitants et sa probable destruction à la suite de séismes.
Un lieu spectaculaire, une symbiose entre histoire et culture
Concernant la programmation, tout m’était inconnu — et la découverte n’en fut que plus saisissante.
J’avais bien tenté de me renseigner sur la biographie des artistes, mais cela s’est avéré insuffisant pour me faire une idée claire de ce qui m’attendait. J’avais toutefois compris que le festival avait une approche atypique, « à contre-culture » des us et coutumes traditionnelles de la Turquie.
La première soirée fut consacrée à l’artiste turque Sanat Deliorman, présentée comme une vocaliste jazzy. Un univers musical qui m’est familier.
Dès son apparition sur scène, le coup de cœur fut immédiat. Une voix claire, chaude, maîtrisée, dont elle joue à la perfection. Un groove avec des intonations à la Billie Holiday, mais aussi un swing et un scat qui évoquent Sarah Vaughan.
Elle chante en anglais ou en turc et, même sans comprendre un traître mot des paroles, j’ai ressenti une vive émotion à l’écoute de son
interprétation bouleversante du standard de Jacques Brel « Ne me quitte pas ».
Une artiste protéiforme, sincère, totalement inconnue en France… et qui mériterait de l’être beaucoup moins.
Le lendemain, c’était la soirée de clôture du festival. Une programmation encore plus déconcertante : un improbable trio d’artistes composé de Rustem Rahmedov, un jeune pianiste classique d’origine turkmène et concertiste réputé (également chef d’orchestre à l’opéra d’Ankara), de Sonat Bagcan, jeune et talentueuse chanteuse populaire de variétés turques, et de Bilgin Canaz, virtuose renommé du ney — une flûte en roseau à sept trous utilisée depuis l’époque sumérienne, qui incarne toute la magie envoûtante de l’Orient.
C’est cet instrument que l’on retrouve souvent dans les danses sema des derviches tourneurs, appartenant à la tariqa (l’ordre) soufi Mevlevi, originaire de Konya.
Et pourtant, la qualité des artistes et leur cohésion ont permis la création d’un spectacle universel et riche.
Une fusion subtile de genres musicaux a priori incompatibles.
Pour les organisateurs, cette démarche de passerelle artistique devrait devenir un véritable leitmotiv, une feuille de route pour dessiner l’avenir du festival.
Je souhaite de tout cœur que le Festival de Phaselis poursuive son chemin avec bonheur, et qu’il connaisse une réussite éclatante pour l’avenir et la pérennité de cet événement culturel audacieux.
François Teyssier
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