Tourisme spatial : Starship vol 12, un succès total pour les équipes de SpaceX


Tout le monde scientifique du spatial avait les yeux rivés dans la nuit du 14 octobre vers 01 heure 15 (heure française) sur le pas de tir de Boca Chica, au Texas, pour observer un nouveau vol d’essai, le 11 ème , du Starship de Space X.

Une nouvelle fois, et après deux reports consécutifs du lancement, la plus grande et la plus puissante fusée du monde, celle d’Elon Musk, était sur la sellette.

A Voir :https://x.com/SpaceX?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwt

Ce 11ème lancement marquait la fin d’un cycle, puisque le Starship envoyé était le dernier de sa génération, de nouvelles versions étant attendues pour les prochains lancements, aussi bien pour l’étage supérieur que pour le propulseur.

Rappelons que le Starship v2 utilisé, avait connu des incidents lors des vols vols 7, 8 et 9, au point que les équipes de Space X se demandaient s’il ne valait pas mieux prendre un peu de retard et passer directement à la 3 ème version.

Cette troisième génération de Starship étant non seulement plus grande et plus puissante, mais sera aussi la première à atteindre réellement l’orbite terrestre, permettant ainsi de déployer les constellations de satellites Starlink de nouvelle génération.

C’était mal connaître le ‘’patron’’, Elon Musk, qui quitte à se mettre une pression supplémentaire, souhaitait se conformer au calendrier initial et surtout ne pas prendre de retard dans la course à la Lune qui l’oppose à la Chine, une véritable obsession pour le Président Trump qui redoute plus que tout, que les ‘’taïkonautes’’ chinois posent les premiers leurs pas sur la Lune.

Une fois encore, Elon Musk a eu raison, ce 11 ème vol du Starship fut un succès total, et ce malgré les risques et la complexité de la mission.

En effet, cette 11 ème mission n’était pas comme les autres.

Ainsi, SpaceX pour le décollage a utilisé un booster ayant déjà servi en mars, lors du 8 ème tir.

De plus, les ingénieurs de SpaceX ont réalisé une nouvelle démonstration de déploiement de 8 simulateurs Starlink, ainsi qu’un rallumage d’un moteur Raptor dans l’espace.

Au lieu de passer directement de 13 moteurs allumés à 3 pour la phase finale, le système a utilisé à cette occasion 5 moteurs, testant la marge de sécurité en cas de panne moteur spontanée.

Mais la grande nouveauté est que l’entreprise d’Elon Musk a volontairement retiré des milliers de tuiles protectrices de sa fusée, exposant délibérément des zones vulnérables à des températures de plus de 1 400°C.

Le but poursuivi étant de découvrir les points de rupture réels du système et comprendre ainsi le pourquoi et le comment de la défaillance éventuelle du bouclier thermique.

Fidèle à sa stratégie qui veut tester en conditions réelle ses fusées, quitte à perdre des véhicules, Elon Musk a appelé cette opération, avec un certain humour, un ‘’auto-sabotage contrôlé.’’

Après ce succès Elon Musk a déclaré « c’est un excellent travail » et l’administrateur par intérim de la Nasa, Sean Duffy :

« Une autre étape importante vers l’atterrissage des Américains sur le pôle sud de la Lune. Les progrès de SpaceX démontrés avec le test Starship d’aujourd’hui sont essentiels pour nos missions Artémis.

Pendant que nous nous préparons pour Artémis II, chaque vol renforce notre progression sur Artémis III et nous permet de battre la Chine pour revenir sur la Lune ! »

Prochaine étape pour le Starship version V3 : de nouvelles manœuvres techniques encore jamais réalisées, comme rattraper le vaisseau ravitailleur et faire le plein d’une fusée dans l’espace.

En observant au cours de ce 11 ème lancement de Starship, la jeunesse, l’enthousiasme et la sérénité de l’équipe de SpaceX, dont la moyenne d’âge n’est que de 25 ans, on ne peut qu’être confiant dans l’avenir du programme Artémis.

Prochain rendez-vous : début 2026 pour le vol 12 qui sera probablement encore suborbital, et le vol 13 qui pourrait bien être celui qui changera tout, atteignant enfin l’orbite basse et ouvrant véritablement l’ère opérationnelle de Starship.

Pour Info : Starship est la plus grande et la plus puissante fusée du monde. 123 mètres de hauteur, soit la taille d’un immeuble d’environ 40 étages, poids 5000 tonnes, poussée 76 méganewton.

Michel Messager





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