Saletés à bord : British Airways pensait avoir trouvé la solution pour éviter les retards


C’était pourtant simple. Il suffisait de l’imaginer, alors British Airways l’a fait. Pour minimiser l’impact des retards et ses corollaires, la compagnie anglaise avait envisagé de ne plus nettoyer la cabine des avions en cours d’escale. Élémentaire mon cher Watson… Aussitôt dit, aussitôt fait. Une expérimentation grandeur nature a donc été faite la semaine dernière.

Le choix de la ligne avait été déterminé avec le plus grand soin. Ce fut le parcours Londres/Dublin qui fut choisi avec peut-être une arrière-pensée pré Brexit. Mais, cet itinéraire est également le plus « achalandé » au départ de l’aéroport d’Heathrow.

L’enjeu était évident. Déterminer si un vol non nettoyé permettrait de gagner du temps et de réduire les retards entre les escales.

Cet essai étant unique à ma connaissance, cela suscite une interrogation de ma part. British Airways part-il du principe que tous ses vols sont systématiquement retardés ?
La problématique étant posée, il faut rappeler la manière dont les avions sont nettoyés en cours d’escale lors des rotations de vol.

Dès l’ouverture des portes de l’avion, après que le dernier passager ait quitté l’avion, une équipe de nettoyage nettoie et remet de l’ordre dans la cabine, pendant que l’équipage commercial, prend un court repos bien mérité. En principe, ce n’est pas un luxe, mais une nécessité.

L’expérience fut menée en situation normale, c’est-à-dire avec de vrais passagers au cours d’une rotation programmée. En toute logique, la première partie du voyage n’a posé aucun problème.

La seconde partie de l’expérimentation était la phase la plus délicate. Pourtant, le retour avait été préparé avec le plus grand soin.

Le personnel de bord avait reçu la consigne de collecter le maximum de déchets possible avant l’atterrissage et il leur avait été conseillé de s’excuser ainsi en cas de plainte de passagers sur l’état de propreté de la cabine : « nous n’avons pas nettoyé la cabine pour vous permettre d’être à l’heure à l’arrivée. » En principe, imparable.

Pourtant, tout se compliqua. Les syndicats ont demandé aux hôtesses et stewards de ne pas se substituer aux agents de nettoyage. Après tout, n’est pas Ryanair qui veut.

La morale de cette histoire, c’est que le vol de retour se déroula dans une cabine poubelle remplie de détritus de toutes sortes, les pochettes des sièges débordantes et des toilettes sales.

Et selon les bonnes vieilles habitudes, l’horaire ne fut pas respecté.

La morale de cette morale, c’est que British Airways a tiré les conséquences pratiques de ce malheureux essai.
Le nettoyage de la cabine de ses avions sera à nouveau effectué et ses avions seront toujours en retard. La tradition c’est important pour nos amis britanniques.

François Teyssier





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