La plus grosse compagnie aérienne au monde


La compétition est particulièrement difficile pour décrocher la première position entre les compagnies aériennes. Que doit-on prendre comme principal critère : le nombre de passagers ? le chiffre d’affaires ? le nombre d’appareils ? le nombre de salariés ? et sur quel périmètre se baser : la compagnie leader, le groupe aggloméré autour de celle-ci ? Bref le rang est discuté et discutable.

Pour autant les plus gros transporteurs sont sans conteste américains et le choix entre American Airlines, United Airlines et Delta Air Lines est fluctuant d’une année sur l’autre.

En Europe le groupe Lufthansa avec ses filiales allemandes, et les transporteurs nationaux suisse, autrichien, et belge, sans compter la très grosse participation dans la compagnie nationale italienne, pèse d’un très grand poids d’autant plus qu’il se dirige vers un management centralisé.

Néanmoins, je me rends au consensus actuel qui attribue à American Airlines Group le titre de premier transporteur aérien au monde.

L’opérateur basé à Dallas est une sorte de monstre comme d’ailleurs ses deux autres grands concurrents américains auxquels il faut tout de même ajouter la plus grosse compagnie « low costs » au monde Southwest Airlines, même si cette dernière traverse actuellement de sérieuses difficultés.

American Airlines Group opère aux dernières statistiques 992 appareils auxquels il faut ajouter les 544 opérés par sa filiale American Eagle.

Il a près de 300 avions en commande, a réalisé un chiffre d’affaires de 54,2 milliards de dollars en 2024 le tout avec 130.000 employés pour transporter 226 millions de passagers dans 6.000 vols quotidiens avec un coefficient de remplissage moyen de 85 %.

Les chiffres donnent le tournis surtout lorsqu’on sait que le prix moyen d’un avion est de l’ordre de 100 millions de dollars.

Certes les concurrents ne sont pas très loin et les asiatiques se réveillent et arrivent à grand pas.

Songeons que le transporteur domestique indien Indigo maintenant dirigé par Pieter Elbers l’ex dirigeant de KLM qui a dû quitter sa place après avoir perdu son bras de fer avec Benjamin Smith le CEO du groupe Air France/KLM a commandé pas moins de 500 nouveaux appareils avec une option sur 500 autres.

On approche de la taille des grands américains.

Pour autant la parcours du transporteur basé à Fort Worth n’a pas été facile surtout depuis l’an 2000.

La création d’American Airlines sous le nom d’American Airways en 1930 a été réalisée par la réunification de 82 petits transporteurs.

Assez rapidement la compagnie prend de l’ampleur et devient même la référence de lancement du si fameux DC3 construit par Donald Douglas.

La traversée de la deuxième guerre mondiale est plutôt favorable et le transporteur texan est dans les années 1950 l’un des premiers acteurs du réseau domestique américain suffisamment important pour opérer les premiers jets.

Tout va pour le mieux à cette époque et la base des vols intérieurs est suffisante pour créer un réseau international.

C’est le moment ou Bob Crandall prend la direction de l’entreprise et crée le premier grand « hub » à Dallas en 1981 afin de profiter de la dérèglementation du transport aérien américain ordonnée pat le Président Carter en 1978.

Cette opération risquée était cependant visionnaire car elle marque le vrai début de la grande expansion d’American Airlines.

Le transporteur est même à l’origine du premier GDS par la transformation du système électronique de réservation de la compagnie Sabre en un outil neutre au service de tout le réseau de distribution en échange d’un paiement de 3 dollars pour chaque passager/vol réservé, payés par les compagnies
utilisatrices.

Et en 1999 American Airlines, British Airways, Cathay Pacific et Qantas créent la première alliance globale : Oneworld.

Dernier coup d’éclat, American Airlines achète TWA alors en très grande difficulté en 2001.

Voilà qui marque la fin des années fastes, car les choses vont sérieusement se gâter.

Le 11 septembre 2001 deux appareils d’American Airlines sont détournés par les terroristes et s’écrasent l’un sur le World Trade Center de New York et l’autre sur le Pentagone à Washington.

Et la compagnie va commencer à perdre de l’argent.

En 2008 l’énorme crise financière accentue les difficultés de telle manière qu’American Airlines est obligée de déposer son bilan en utilisant le dispositif du Chapter 11.

Pour s’en sortir elle est obligée de fusionner avec US Airways, cette dernière n’ayant survécu qu’en se faisant racheter par America West Airlines elle-même ayant dû passer par la case Chapter 11.

Cette période a secoué gravement le transport aérien américain et a touché de la même manière United Airlines et Delta Air Lines les deux gros concurrents.

Pour réussir son opération l’opérateur texan devra même se séparer de 30 % de ses salariés des bureaux soit 16.000 d’entre eux et de se réorganiser complètement sous la houlette de Doug Parker successivement CEO de US Airways et d’America West Airlines.

Depuis American Airlines Group a retrouvé toute sa santé et le successeur de Doug Parker, Robert Isom peut conduire le premier transporteur aérien mondial à qui je souhaite bonne chance.

Jean-Louis Baroux





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