En être ou ne pas en être : l’impact de l’Intelligence Artificielle sur le métier d’agent de voyages


Avec près de 10 000 immatriculations, la profession des agents de voyages en France s’appuie sur un modèle économique qui est resté assez stable depuis plus de 50 ans. Durant cette période, presque tous les aspects internes de la profession ont été profondément transformés, passant du telex à l’Intelligence Artificielle générative — un véritable choc culturel et une illustration du développement numérique mondial.

Aujourd’hui, le marché voit l’émergence d’assistants virtuels de voyage autonomes et intelligents, capables non seulement de naviguer sur le web mais aussi de réaliser des tâches de manière coordonnée, telles que réserver des voyages et gérer des imprévus.

Récemment, le débat s’est concentré sur la distinction entre les agents de voyages immatriculés et d’autres acteurs du tourisme qui ne le sont pas, plaçant la discussion dans un contexte entièrement différent. Le principal problème reste la fragmentation de la profession en
petites structures indépendantes et disparates.

Bien sûr, l’IA est un sujet tendance et de nombreux professionnels l’utilisent déjà. Toutefois, jusqu’à présent, ils se sont limités à des chatbots conversationnels passifs, ce qui renforce l’impression que l’intelligence humaine prévaut sur celle de la machine.

Cependant, l’IA évolue à un rythme très rapide. Aux Etats-Unis, par exemple, une nouvelle étape a été franchie avec Open AI dévoilant Operator, un agent intelligent capable de gérer seul une variété de tâches, allant de la décomposition de tâches complexes à la réservation en ligne de restaurants, hôtels et voyages.

Ce faisant, il remplit les fonctions d’un agent de voyages.

L’unique espoir ou consolation, à mon avis, est que les vendeurs capables de conseiller efficacement les clients pourront toujours trouver leur place et collaborer avec l’IA, bien qu’ils dépendent du travail de la machine.

Ce n’est pas de la science-fiction : Operator est déjà commercialisé aux USA et son introduction en France semble confirmée.

Bien que son abonnement soit coûteux (comparable à la mensualité d’un petit véhicule), des mesures ont été mises en place par le concepteur pour éviter les usages malveillants, limitant ainsi son utilisation.

Je ne prétends pas jouer les Cassandre ou être un lanceur d’alerte. Toutefois, une question persiste : comment les décideurs de la profession perçoivent-ils l’arrivée de cette révolution susceptible de bouleverser l’ordre établi ? Et surtout, comment s’organiser face à une telle
situation ?

Alors, est-ce une malédiction ou une opportunité à saisir ? Seul l’avenir nous le dira.

Espérons simplement que son impact ne sera pas un tsunami pour la profession.

François Teyssier





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