Aya désirs d’Orient : Un arc à plusieurs cordes

24 septembre 2015   Bertrand Figuier   Aucun commentaire   À la une       3675 vues

Malgré un positionnement délicat Aya désirs d’Orient et des Îles s’en sort plutôt bien. Spécialiste des destinations arabes et moyen-orientales, toutes plus ou moins proches de l’épicentre des tensions géopolitiques actuelles, le TO parvient à conserver sa clientèle, notamment sur le Liban, son berceau, sur Dubaï ou Abu Dhabi et même sur la Jordanie et Oman, un Top 5 qui lui avait tout de même apporté plus de 17 000 pax en 2014.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au sortir de l’été, il prévoit également 5 % de progression sur son chiffre d’affaires par rapport au 23 M € enregistré l’an dernier. C’est donc un TO serein qui a présenté hier sa production 2015-2016 : « On sent que la France va mieux ; il y a plus de demandes qu’en 2014. » estime d’ailleurs Adeline Kuban-Fiani, la directrice générale d’Aya, aussitôt relayé par Walid Ben Zaied, son responsable développement : « Les Français reviennent vers le voyage mais avec un peu moins d’argent. »

Mais qu’est-ce qui peut expliquer cette sérénité, quand de nombreux opérateurs, français ou européens, délaissent carrément les pays plus ou moins impactés par un état de guerre quasi permanent depuis 2011 et le « printemps arabe » ?

Il y a d’abord la diversification très rapide de la production entamée voici 2 ans vers l’Asie central et l’Océan indien, où Aya a monté des combinés Emirats/Maurice, Seychelles, Zanzibar ou Maldives.

D’ailleurs la marque TO du groupe KTS enfonce encore le clou pour 2015-2016. Elle ajoute l’Iran, persuadée que le potentiel touristique du pays va profiter des récents accords internationaux et de la fin des sanctions économiques.

Après avoir accolé les Îles à son enseigne, Aya désirs d’Orient lance également « Aya Désirs du Monde », une brochure groupes dont les 22 destinations « mono-produit » couvrent l’ensemble des continents. Pour l’heure, seuls la Thaïlande et le combiné Pays Baltes/Saint-Petersbourg sont déjà ouverts à la vente et leur démarrage, 300 pax pour le premier, 600 pour le second, rassure assez pour que le TO songe à augmenter ses capacités.

Il y a ensuite la notoriété acquise en 9 ans de tour-operating sur le marché français ; ce qui permet à Aya d’être référencé chez Manor ou de travailler en « off shore » avec de nombreuses agences Selectour-AFAT ou Thomas Cook, mais aussi en marque blanche à travers certains groupistes.

Cette implantation réussie doit évidemment beaucoup au réseau international que le groupe KTS a pu tisser en plus de 50 ans d’activité. Sur toutes les destination en production, le TO dispose ainsi des représentants « maison » qui rassurent les clients et le crédibilisent assez auprès des fournisseurs locaux, aériens ou hôteliers, pour obtenir des tarifs groupes très avantageux sur des produits qu’il revend ensuite, le plutôt possible, en individuel ;

« Vendre au plus tôt nous donne plus de visibilité, plus de trésorerie et des prix plus compétitifs », explique à ce propos Walid Ben Zaied.

Mais le plus important sans doute pour expliquer la sérénité avec laquelle Aya aborde 2015, c’est certainement la diversité et la complémentarité des segments sur lesquels travaille le TO : MICE, loisir, individuel et groupe, TO et réceptif France haut de gamme, on et off line…

Rien que pour le réceptif, par exemple, Aya a traité 15 000 clients environ en 2014, pour des pays émetteurs aussi différents que le Moyen-Orient, la Russie, le Brésil ou les USA…

Et dans le MICE, Aya a réalisé une dizaine de gros incentives en moyenne sur les deux années 2014 et 2015…

À sa manière, Adeline semble avoir trancher radicalement dans le débat « Producteur et/ou distributeur ».

Or, comme chacun sait : il est rare que tous les segments d’un secteur économique soient en crise simultanément.

Bertrand Figuier