Au cœur d’une tragique catastrophe aérienne


teyssierIl y a trente ans, presque jour pour jour, une catastrophe aérienne survenue à l’aéroport de Manchester, lors du décollage d’un vol affrété par British Airtours, causa la mort de 53 personnes dont deux membres d’équipage.

Le transport aérien fut durablement modifié par ce dramatique accident.

Un tel événement pourrait-il se reproduire de nos jours ?

Les passagers crièrent « au feu, au feu !!». Les pensées traversèrent en un instant leurs cerveaux : Où est ma famille, comment allons nous pouvoir sortir ?

En entendant un bruit sourd provenant du 737 en plein roulage avant le décollage, les pilotes pensent tout d’abord à l’éclatement d’un pneu du train d’atterrissage.

En fait, c’était une défaillance sévère d’un réacteur qui cause une réaction à la chaîne et perça un réservoir d’essence.

La procédure de décollage fut immédiatement stoppée et un freinage d’urgence fut immédiat.

Mais, la fumée puis les flammes engouffrèrent immédiatement à l’arrière de l’appareil, causant un mouvement de panique dans toute la cabine.

La plupart des victimes se trouvaient à l’arrière de la cabine lorsque les voyageurs paniqués se ruèrent vers les sorties de secours situées à l’avant.

John Beardmore figurait parmi les 131 voyageurs qui venaient d’embarquer le 22 août 1985 à bord du vol affrété reliant Manchester à Corfou. C’est son témoignage que nous allons vous donner.

Il se souvient parfaitement du rideau de fumée noire de fumées toxiques qui s’étendaient rapidement dans la cabine alors qu’il était bloqué. 55 personnes sont mortes asphyxiées à cause des fumées inhalées avant que les passager à l’arrière puissent atteindre l’avant de l’appareil.

« Quand elles m’atteignirent, j’ai le souvenir d’avoir retenu ma respiration et je savais que si je les inhalait j’aurai de sérieux problèmes respiratoires. Ma gorge et mon nez étaient bloquée, j’avais les genoux en coton. 

Je me rendais compte que la ruée des voyageurs affolés avait crée un goulot d’étranglement qui empêchait les personnes à l’arrière de progresser vers l’avant. »

Ce terrifiant constat pointé par l’enquête sur cette catastrophe conduit par la suite à des changement de procédure importants.

L’enquête démontra que la position de l’appareil qui effectue un freinage d’urgence ne fait qu’empirer la situation crée par l’incident technique.

Les vents dominant attisèrent les flammes à l’intérieur de la cabine. Ce qui laissa peu de temps aux passagers pour s’échapper avant que l’épais rideau de fumée envahisse le fuselage.

John Beardmore se remémore que dans l’affolement de la situation, il pensa qu’il était le seul survivant. Il était accompagné par Paméla son épouse et ses deux enfants âgés respectivement de 14 et 12 ans.

Il se souvient: « Tout paraissait normal, nous étions sur le point de décoller quand soudainement nous avons tous entendu bruit sourd qui venait d’en dessous. Un boucan d’enfer. J’ai immédiatement pensé que c’était sérieux.  J’ai vu sur le réacteur gauche une rougeoiement orangé et un grand panache de fumée noire. »

Puis, il y eut un freinage incroyablement violent.

L’avion s’arrêta rapidement et à ce moment « j’ai pensé que nous pourrions nous en sortir. La passerelle se remplissait de passager qui cherchaient désespérément à sortir de l’avion.

Les gens commencèrent à crier pendant que l’épaisse fumée noire envahissait tout l’arrière de la cabine. Les fenêtres fondaient. Tout s’obscurcicait

Les files de passages n’avançaient plus, les portes de secours n’étaient pas ouvertes nous étions coincés comme des rats pendant que la fumée s’insinuait dans le fuselage.

« Je connaissais le scénario. Si j’inspirai une deuxième fois, je m’évanouirai. Je titubais vers l’avant tout en me rendant compte que la queue devenait plus fluide. Je trébuchais et tambai sur la porte d’évacuation ouverte. J’ai vu un rayon de lumière blanche, j’étais sorti d’affaire. »

Tout va si vite.

Pensant que ce devait être une fenêtre et j’ai rampé vers cette ouverture. Mon seul désir était de respirer de l’air frais. A ma grande surprise, c’était la porte avant. Et puis, ce fut la chute.

Je tombai sur le derrière. Ma plus grande joie fut d’entendre immédiatement les voix des miens. Le son le plus merveilleux que j’aie jamais entendu. »

bristish airtours-catastrophe aerienne-manchesterCe dramatique accident modifia les procédures d’évacuation actuellement en vigueur. Mais tout cela semble si fragile.

François Teyssier





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