Entre cœur et raison, la partition du tourisme à Chypre


Actuellement, le tourisme chypriote se trouve partagé et confronté à un dilemme délicat à résoudre. Il est placé à la croisée des chemins. Sans savoir, comment choisir la bonne route à prendre. Le problème de Chypre n’est pas de se positionner pour savoir si l’effondrement des grandes destinations touristiques arabes pourrait lui profiter économiquement : Égypte, Tunisie, et à un degré moindre le Maroc qui souffre également. Comme il profite actuellement à l’Espagne, au Portugal ou à la Grèce. Voire d’autres pays outre Atlantique.

Le tourisme Chypriote prend date et s’interroge sur cette opportunité quasi historique. Il a même l’élégance de trouver pénible de pouvoir profiter potentiellement de cette situation.

Doit-il pour autant se placer ouvertement dans le camp des nations européennes d’obédience chrétienne qui remplacent déjà les pays musulmans dans l’esprit des consommateurs européens apeurés et avides de sécurité. Un choix vraiment cornélien.

En prenant garde de ne pas oublier que la nature a horreur du vide.

Chypre est un petit pays constamment placé entre deux feux. Affaibli économiquement, pour d’autres raisons. Le tourisme est devenu un enjeu majeur pour Chypre. Le seul secteur d’activité qui progresse actuellement.

Son infrastructure hôtelière est de qualité. Brader les prix pour être compétitif sur le marché de substitution n’est pas dans ses ambitions. Construire, un nouveau parc hôtelier qui serait adapté à cette situation serait sans doute dangereux. Il faut trouver rapidement de nouveaux investisseurs, des capitaux importants.

Mais ce serait prendre le risque d’ouvrir la boite de Pandore et peut-être vendre une partie de son âme au diable. Le choix est cruel.

De plus, le gouvernement à le souci de protéger son environnement et il faudrait déroger à cette règle.

Chypre ne veut pas devenir une destination de « mass market » touristique. Un choix parfaitement compréhensible que personnellement j’approuve sans réserve. Mais qui l’exclue de cette redistribution des cartes qui semble aujourd’hui clairement établie et faite pour durer.

A ce stade, il n’est même plus nécessaire d’évoquer les éléments immatériels liés à 12 000 ans d’histoire. Parler d’un peuple systématiquement pris en otage par tantôt par l’orient, tantôt par l’occident. Une partition vraiment difficile à jouer.

Même le choix pourtant binaire entre saison d’été et saison d’hiver pose problème. Le tourisme chypriote avait misé sur la saison d’hiver pour développer sa fréquentation. C’est le tourisme d’été qui a équilibré les résultats. Vraiment pas facile en vérité.

Pour ma part, j’espère que les agents de voyages français et leurs clients. Bref, tous les touristes comprendront l’importance d’accepter de voyager dans ce beau pays. Tel qu’il est actuellement. Afin de découvrir son charme et ses nombreux atouts qui sont eux bien réels.

François Teyssier





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