Le biocarburant : un enjeu majeur pour le Tourisme de demain


Pour voler sans polluer, il n’y a aujourd’hui qu’une seule option : les carburants SAF. Problème : Il n’existe aucun moyen humain pour la science de produire, dans un délai raisonnable, un avion électrique ou à hydrogène qui soutienne le modèle économique des compagnies aériennes. Les transporteurs, poussés par l’opinion publique et, dans une moindre mesure par les autorités  gouvernementales se tournent vers le carburant SAF. Il s’agit d’un carburant synthétique, ce qui peut lui permettre de fonctionner sans émissions ou avec des émissions comparables au volume de CO2 éliminé de l’atmosphère lors de la production du carburant. Qu’il soit délivré ou non, le solde serait nul.

Mais il n’y a pas assez de carburant SAF dans le monde aujourd’hui, c’est pourquoi une course a été lancée pour sa production. Une course entre les voitures et les avions.

Le problème est que les constructeurs automobiles ne savent pas exactement ce qu’il adviendra du lithium et du recyclage des batteries des voitures électriques, donc ils se sont tournés vers les carburants SAF. S’ils sont bons pour l’aviation, ils peuvent aussi l’être pour les voitures.

Avec en plus, l’avantage qu’il ne serait pratiquement pas nécessaire de changer de voiture, car elles fonctionneraient pratiquement de la même manière, seul le carburant est modifié.

C’est-à-dire que tout le monde regarde un carburant qui n’existe quasiment pas aujourd’hui, (le Chili possède quelques usines de fabrication, mais peu de pays en disposent déjà). Et si les constructeurs automobiles se tournent en masse vers le carburant SAF, le secteur du transport aérien sera en grande difficulté.

« Il n’existe aucune technologie en vue qui puisse remplacer le carburant traditionnel, nous avons donc besoin de tout le carburant SAF du monde« , remarque d’ailleurs Carsten Spohr, le directeur général de Lufthansa, qui s’est lui-aussi récemment heurté aux constructeurs automobiles (allemands).

Air Europa emboite le pas

La compagnie espagnole Air Europa assurera des vols long-courriers avec du carburant durable (SAF). Dans un premier temps, il effectuera un vol mensuel entre l’aéroport international de Madrid Barajas et l’aéroport international de La Havane avec du biocarburant, ce qui lui permettra d’économiser 50 tonnes d’émissions de CO2 en un an.

La société Cepsa fournira 14,4 tonnes de SAF à Air Europa pendant un an, ce qui aidera la compagnie aérienne à atteindre les objectifs fixés par l’UE dans le cadre de l’initiative « ReFuelEU Aviation ».

L’Union européenne a prévu que les compagnies aériennes européennes mettront de plus en plus en œuvre des carburants durables, de sorte que 2 % d’entre eux seront incorporés d’ici 2025, 6 % d’ici 2030 et 70 % d’ici 2050.

L’Association du transport aérien international (IATA) estime que SAF contribuera à hauteur de 65 % aux réductions d’émissions dont l’aviation a besoin pour atteindre zéro émission nette d’ici 2050.





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