Déclin et chute de l’empire Thomas Cook : un pur effet domino


La maison mère de Thomas Cook avait choisi un modèle économique : l’intégration verticale. Elle était de ce fait propriétaire d’une flotte d’avion, d’hôtels et de clubs et d’un réseau important d’agences de détail grand public. L’affirmation de sa toute-puissance.

En période de vaches grasses, c’est l’assurance de résultats financiers à la hauteur des investissements réalisés.

Mais en période de vaches maigres, c’est-à-dire à partir la crise financière de 2008, le ralentissement de l’activité a marqué la lente érosion de ce colosse aux pieds d’argile. Les résultats ne suivaient plus, l’empire vivait sur son histoire, ses acquis et l’argent des banques.

Mais ce n’était pas les seuls problèmes. L’avènement des compagnies low cost, les caprices du coût de carburants, un environnement hautement concurrentiel, l’inappétence pour les clubs de vacances grégaires et les produits « all inclusive », le désir accru de personnalisation des produits demandé par les voyageurs ont fait le reste.

Bref, comme le dit la fable le chêne et le roseau de Jean de La fontaine : 
« L’Arbre tient bon, le roseau plie, le vent redouble ses efforts, et fait si bien qu’il déracine celui de qui la tête au ciel était voisine, et dont les pieds touchaient à l’empire des morts. » On devrait toujours tenir compte des fables.

La preuve est que les agents de voyages ayant des modes de gestion plus souples, tout particulièrement ceux qui vendent des voyages dits « de niche » ou qui ont opté pour un positionnement ciblé plient parfois, mais la plupart sont toujours là.
La taille n’est plus l’alpha et l’oméga du tourisme.

Les cassandres et ceux qui hurlent avec le vent vous diront que c’était prévisible. Mais à ce moment, toutes mes pensées vont vers ceux qui sont ou seront dans le maelstrom d’un dépôt de bilan. En leur souhaitant qu’ils puissent retrouver rapidement racine ailleurs.
La suite est à venir, car il y en aura une et la nature a horreur du vide.

Le moment n’est pas encore d’imaginer des théories du complot pour savoir qui a tué Thomas Cook ? la crise, des erreurs de gestion, les choix des clients ou encore les actionnaires américains sur fond de guerre commerciale sino-américaine ?
La seule chose qui soit certaine c’est la disparition cataclysmique de cet acteur historique du tourisme mondial.

La maison-maison mère britannique de Thomas Cook vient de cesser totalement son activité et l’effet domino produit ses ravages dévastateurs : Thomas Cook France annonce sa prochaine cessation d’activité et une possible reprise et la filiale allemande : Thomas Cook Gmbh annonce à son tour l’arrêt des opérations. La chute d’un géant et la fin d’une époque.

Espérons que les raisons de cette disparition fassent réfléchir l’ensemble de la profession et les institutionnels. Mais, après tout, la vie n’est qu’un éternel recommencement. Rappelez-vous Havas. les plus anciens se souviendront.

François Teyssier





    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Sur le même sujet

Sabre au petits soins de la réservation d’hôtels

Sabre au petits soins de la réservation d’hôtels


28 mars 2024 0

Le GDS Sabre a annoncé le renouvellement de son partenariat technologique avec HotelREZ, l’une...

Manor déroule le tapis rouge

Manor déroule le tapis rouge


27 mars 2024 0

Hier à Paris, dans les prestigieux salons Hoche, avait lieu le traditionnel MTV du...

Et pourquoi pas des vacances cet été au Tyrol autrichien ?

Et pourquoi pas des vacances cet été au Tyrol autrichien ?


26 mars 2024 2

Le Tyrol autrichien se prépare activement pour une saison estivale très dynamique. Cette année...