Exclusif : Nouvel élan pour les hôteliers niçois, entretien avec Denis Cippolini


A l’occasion de son assemblée générale, le syndicat des hôteliers de Nice change de nom pour élargir ses adhérents à d’autres activités liées au tourisme. La Quotidienne a interrogé Denis Cippolini, président de la nouvelle fédération de l’hôtellerie et du Tourisme UMIH Nice Côte d’Azur, sur les nouveautés à attendre.

La Quotidienne : Pourquoi ce changement intervient-il aujourd’hui ?

Denis Cippolini : «La nouvelle « Fédération de l’Hôtellerie et du Tourisme Umih Nice Côte d’Azur « qui regroupe l’hôtellerie sur l’ensemble du territoire de la Métropole Nice Côte d’Azur (300 établissements adhérents) veut à terme mobiliser à terme tous les acteurs qui interviennent sur la filière touristique. Nos métiers sont en période de changement et nos statuts qui dataient de 1977 ne sont plus adaptés à l’activité de notre profession en 2018.
Nous interpellons notamment le syndicat des restaurateurs (également à l’Umih), sachant que 60 % de nos hôtels proposent déjà une activité de restauration qui contribuent parfois à 40 % du chiffre d’affaires des établissements.

Mais nous souhaitons aussi attitrer le syndicat des plagistes, les agents de voyage dont le syndicat Côte d’Azur a été dissous au profit d’un syndicat régional éloigné à Marseille. Mais on est ouvert à accueillir d’autres professions comme celles liées au monde de la nuit où les transporteurs notamment spécialisés dans le tourisme.

Nous voulons être une fédération reflétant le tourisme actuel et devenir un interlocuteur incontournable des élus et des institutions comme l’office de tourisme de Nice qui deviendra en 2019 un office de tourisme métropolitain, mais aussi le CRT Côte d’Azur qui doit davantage collaborer avec le CRT Provence-Alpes.

La filière sur tourisme alimente 18 % du PIB local. Cette démarché est également une volonté de regroupement des syndicats affiliés à l’UMIH.

Contrairement à d’autres département, l’Umih (Union des Métiers et des Industries de l’hôtellerie) dans le dans le département des Alpes-Maritimes est composé de 7 syndicats (hôtels et restaurations) à Menton, Nice, Antibes et Cannes. Cette dispersion nuit à notre impact. »

LQ : Quels sont les problèmes évoqués lors de cette assemblée refondatrice ?

DC : «Nous affrontons le développement de l’économie collaborative comme Airbnb un acteur qui nous concurrence de façon déloyale sans avoir nos contraintes sociales, fiscales ou nos normes d’accueil. Sur Nice on a dénombré 10.000 locations Airbnb soit l’équivalent de 30 hôtels de la taille du Méridien Nice (330 chambres). Ce chiffre dépasse les 30.000 pour le département soit plus que sa capacité hôtelière pourtant considérée comme la seconde de France.

La Loi Elan doit réglementer l’activité des hébergements non classés avec obligations, sanctions et accord préalable des syndics de copropriétés. Indirectement Airbnb a un effet sur la population locale en réduisant l’offre locative qui devient toujours plus chère. Un phénomène comparable à ce qui se passe à Paris.

Nous avons aussi la nécessité de relancer pour Nice l’activité du tourisme d’affaires qui commande le remplissage de nos établissements d’octobre à mars.
A ce titre le syndicat n’est membre que depuis 6 mois du Convention Bureau de l’Office de Tourisme de Nice.
Nous approuvons la reprise en régie municipale de la gestion du palais des congrès Acropolis exploité par GL Events. Une régie qui doit également reprendre le Palais Nikaia (grande salle pour spectacle) et les studios de la Victorine (cinéma).
Ces équipements permettront de proposer aux organisateurs d’évènements Mice une offre complète et originale que viendra renforcer le futur Palais des Expositions Côte d’Azur (PEX) de 65.000 m² qui doit s’ériger face à l’aéroport et desservi à la fois par le tramway et les TER pour accueillir de très grands salons professionnels qui ne peuvent utiliser les palais des congrès de Cannes, Nice ou Monaco.

Nous devons dès aujourd’hui réfléchir à sa commercialisation car les organisateurs planifient leurs congrès et évènements au moins cinq ans avant.»

LQ : Comment réagissez vous face à la multiplication des projets hôteliers à Nice ?

DC : «L’offre hôtelière niçoise est en mutation. Depuis 2013, les hôtels niçois ont investi plus de 150 M€ dans leur rénovation avec pour conséquence une augmentation de l’offre en 4 étoiles. Il nous manque un ou deux palaces. Le Negresco et le futur Park Hôtel-Maison Albar (140 chambres pour un cout de 130 M€) sont sur les rangs.

Si les projets sont importants avec pas moins d’une dizaine de projets (1200 chambres supplémentaires) avec les enseignes Okko, Hilton, Crowne Plaza, Holiday Inn, Sheraton, Moxy. La plupart s’intègre dans des opérations immobilières de logements, commerces et bureaux. Ce sont souvent un plus justifiant leurs projets pour les promoteurs, mais il n’est pas certains que tous voient le jour. La plupart des projets notamment proche de l’aéroport anticipe l’ouverture du Parc des Expositions Côte d’Azur dont les retombées irrigueront le territoire de Cannes à Menton. »

Propos recueillis par Michel Bovas





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