Jean Pierre Mas sera t-il entendu du gouvernement ? Pas sûr


Dans l’excellent article publié le 26 avril dernier par notre confrère du Quotidien du tourisme, j’ai constaté sans grande surprise la position de Jean-Pierre Mas concernant la mise en place prochaine de nouveaux textes qui régiront la vente de voyages forfaitaires.

Premier constat personnel : les rapports des agents de voyages avec leur propre environnement juridique sont désarmants et anormaux.
La base l’ignore le droit du tourisme, car, c’est un environnement qui n’est pas vraiment « fun » par rapport au ciel bleu, au sable blanc, à la mer turquoise qu’ils vendent sur papier glacé. Il faut bien rêver, pour compenser la modicité des salaires versés par la profession.

Pour les dirigeants, c’est encore plus complexe. Il ne faut pas que l’après-vente coûte de l’argent. Donc, beaucoup ignorent superbement l’après-vente et laisse les vendeurs se débrouiller comme ils le peuvent. La plupart étant peu ou mal formés.
En fait, seuls les voyageurs s’intéressent au droit du tourisme. C’est utile pour affirmer leurs droits.

C’est sans doute la raison pour laquelle l’obligation d’information a été renforcée par les pouvoirs publics. L’idéal aurait été de considérer cette nouveauté comme une opportunité de mieux communiquer avec ses clients et non pas comme une débilité profonde. C’est sans doute
un effet pervers de la communication politique.

Car peut-on négliger d’informer par écrit ses clients à l’aube du 21 e siècle. Toute personne ayant examiné soigneusement ces textes sait qu’ils devraient résoudre certains litiges de consommation. Il n’y a pas que le big data et les applications dans la vie.

Jean-Pierre Mas est devenu l’institutionnel qui représente ses adhérents, les entreprises du voyage dont il assume la présidence. Une fonction éminemment politique. Il parle donc en toute connaissance, en véritable expert ès arcanes politiques dont la démagogie est souvent le
complément naturel.

Bien que cela me semble illusoire, je lui souhaite sincèrement de réussir dans son recours devant le Conseil d’État. En tout cas, la cause est juste.
Je pense, tout comme lui, que le gouvernement a comme d’habitude «jeté le bébé avec l’eau du bain» . Au nom de l’exception française. Mais ce n’est pas vraiment nouveau. Tout au plus récurrent.

Que pèsent électoralement parlant les 50 000 personnes qui travaillent dans des agences de voyages immatriculées par rapport à la petite dizaine de millions de voyageurs qui sont autant d’électeurs potentiels ? Il ne faut pas être naïf. Là, nous sommes au cœur de la politique.

Le consommateur est surprotégé, la belle affaire. Un fait connu depuis longtemps. Et puis depuis 25 ans les agents de voyages ont appris à connaitre le principe de la responsabilité de plein droit.  Les assureurs également. La responsabilité des vendeurs de voyages étant inchangée depuis 1992, je ne vois vraiment pas quel changement pourrait en découler ? Ou alors, il faudra m’en expliquer les raisons. Après tout, je ne suis que sénateur, pas président.

Donc, hormis un égo froissé sans doute du fait d’une promesse non tenue d’un manque de considération, Jean-Pierre Mas affiche une posture aussi outragée que virulente qui sied de la part du représentant qui va devoir composer avec l’application d’un texte qui va entrer en vigueur à partir du 1 er juillet 2018.

Eux, n’auront pas d’autres choix que d’appliquer, sans état d’âme la nouvelle loi stricto sensu.
Le pragmatisme voudrait que LEV donne des instructions à ses adhérents sur la meilleure de s’adapter à cette nouvelle donne. Cela ne sert à rien de se lamenter ou de critiquer d’un fait déjà acté. C’est même contreproductif.

Mais, pour cela, il faudrait connaitre les textes plutôt que de les dénigrer.
En fait, le B.I ne sera guère différent en ce qui concerne les ventes traditionnelles. C’est vrai, il existe des incohérences des impossibilités. Mais je suis persuadé que l’expérience et le savoir-faire des vendeurs aplaniront la plupart de ces péchés de jeunesse.

Il ne faut surtout pas les prendre pour des personnes incapables de remplir correctement un document. Au quotidien, ce sont des experts reconnus, es système D. Ils savent depuis longtemps résoudre au quotidien des problèmes plus complexes. En fait, c’est souvent eux qui font vivre les agences de voyages.

Lucius Maximus,
Sénateur indépendant





    1 commentaire pour “Jean Pierre Mas sera t-il entendu du gouvernement ? Pas sûr

    1. Les Entreprises du Voyage ne donnent pas « des instructions » à leurs adhérents mais font des « recommandations » . Un projet de bulletin d’inscription (contrat de voyage) a été préparé en collaboration avec le SETO. Il a fait l’objet d’échanges avec des adhérents le 25 avril et va être diffusé dans les prochains jours.
      Jean-Pierre Mas

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