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Vae victis, la guerre du TTC aura bien lieu

TTC [Taxer les Taxes des Commissions] : Une création du réseau Sélectour Afat dont le but était d’optimiser ses revenus. Une entreprise à but lucratif que n’aurait pas renié le Ministère des Finances de Bercy toujours à la recherche de nouveaux revenus pour renflouer ses caisses.

alea-jacta-est [1]L’idée était simplissime quoi qu’assez illogique. Les commissions versées au réseau intégré seraient désormais calculées sur le montant TTC des voyages vendus. C’est-à-dire le prix du voyage payé au vendeur par l’acheteur final incluant les diverses taxes aériennes et les éventuelles révisions tarifaires.

Un revenu supplémentaire intéressant. Inutile de dire que cette décision unilatérale et prise sans véritables négociations fit des vagues dès son annonce. Et l’enjeu totalement insupportable pour les voyagistes. Surtout en ce qui concerne la vente de voyages long-courriers, dont le montant des taxes approche toujours un peu plus le prix du transport aérien.

Une décision qui risque d’obérer les professionnels les plus fragiles.

Ce fut un tango digne du rioplatense. Une danse d’improvisation, au sens où les pas ne sont pas prévus à l’avance. Une fois en avant, une fois en arrière. Une improvisation digne de la gesticulation politique et médiatique actuelle.

Mais, selon que vous serez puissant ou misérable (Jean de La fontaine – les animaux malades de la peste.) les règles furent différentes, évolutives, coercitives.

Des petits arrangements entre amis furent mis en place. C’est ainsi que certains gros voyagistes gardèrent ainsi leurs anciennes prérogatives. Les petites et moyennes entreprises furent priées d’accepter l’ukase et se taire. Des voyagistes majeurs furent même déréférencés. Vae victis – malheur aux vaincus.

Bref, peu d’acteurs de l’organisation de voyages furent satisfaits. Et, paradoxe français oblige, il y eut même des levées de bouclier internes au réseau. La situation est toujours loin d’être sous contrôle, le feu couve. Allez, j’ose, le dire, un beau b….l.

Bien sûr, les voyagistes qui en ont les moyens préparent leurs ripostes. La plus logique est qu’ils chercheront à contracter directement avec les agences membres du réseau Sélectour Afat. Cherchant à court-circuiter la direction de la centrale.

Les accords individuels validés seront autant de manque à gagner pour le réseau. Car il n’y aura certainement moins de perception de frais marketing et autres revenus annexes plus ou moins imaginatifs. Et cette situation détruit partiellement les services mis en place les services et les accords pris au fil du temps. Un beau gâchis.

En clair, cela revient à « détricoter » les accords pris depuis les lustres. Un retour vers le passé.

Bref, l’exemple type d’un « accord » perdant/perdant comme la profession sait parfois si bien le faire.

Les professionnels se déchirent. C’est vrai que la cause principale des problèmes de couple en conflit provient d’un manque d’argent. Pendant ce temps, les voyageurs en profitent. Ils sont devenus les principaux concurrents des agents de voyages par la grâce de l’intermédiation.

Dans un prochain article, j’essayerai d’expliquer le scénario qui a permis d’en arriver à de telles situations. Car initialement le modèle économique mis en place pour faire face au prévisible « mass market » les voyagistes et les distributeurs étaient prévus pour être des acteurs complémentaires. Les plus anciens se souviendront. C’était le temps des années fastes. Si si, elles ont vraiment existées.

Lucius Maximus,
Sénateur indépendant