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Tunisie, vivement la stabilité

Depuis plus d’un an, en Tunisie, on n’en voit pas le bout : violence dans les rues, incapacité de l’assemblée constituante (censée doter le pays de nouvelles institutions avant le mois d’octobre 2012) à produire autre chose qu’un brouillon , blocage politique, explosion du chômage… Résultat: une instabilité qui fait fuir investisseurs et touristes.

Certes, il n’est pas facile d’établir une stabilité économique et d’écrire une constitution après une révolution qui a chassé une dictature de plus de trois décennies

Et la grave crise politique que connaît la Tunisie depuis l’assassinat mercredi 6 février de l’opposant Chokri Belaïd ne va pas arranger les choses.

Le Congrès pour la République (CPR), le parti laïc du président Moncef Marzouki, a décidé de maintenir son alliance avec les islamistes d’Ennahda et a rejeté la proposition du Premier ministre Hamad Jebali de former un gouvernement apolitique de technocrates.

Le parti islamo-conservateur Ennahdha avait pourtant toutes les cartes en main pour réussir, notamment la légitimité des urnes.

« Nous avons décidé de geler notre décision de retirer nos ministres du gouvernement. Mais si dans une semaine nous ne voyons aucun changement nous quitterons le gouvernement définitivement, a déclaré le chef du Congrès pour la République (CPR), Mohamed Abbou.

Le Premier ministre, soutenu par l’opposition laïque et en conflit avec son propre parti, a réitéré, dans un entretien au «Monde», qu’il n’avait «pas d’autre choix que de former un gouvernement transitoire, indépendant des partis», arguant de «l’urgence» de la situation et du «danger de violence» en Tunisie.

 » Il n’y a aucun respect des différences, pas d’acceptation de ce que l’autre peut penser différemment« , déplore l’avocate et militante des droits de l’homme Radhia Nasraoui.

 » Rien n’a été fait pour écrire la constitution, rien pour l’emploi mais que des débats sur la burqa, l’identité, l’islam, la laïcité… Les islamistes en Tunisie ne sont pas capable de faire la transition démocratique « .
Ces paroles de Taoufik Djebali, professeur de sociologie à l’Université de Caen n’augurent rien de bon pour le tourisme et les exportations vers l’UE (un autre enjeu crucial) qui ont beaucoup souffert et vont, vraisemblablement encore, pour un certain temps, continuer de souffrir.