Trump balaie devant sa porte

31 janvier 2017   Serge Fabre   2 commentaires   À la une    Donald Trump, Egyptair, Etats Unis, KLM, Qatar Airways    4759 vues

Donald Trump a rejeté lundi la faute des problèmes rencontrés dans les aéroports américains après la signature de son décret anti-immigration, sur les milliers de manifestants qui se sont mobilisés pour le dénoncer et sur un problème d’ordinateur chez Delta.

« Les gros problèmes dans les aéroports ont été causés par une panne d’ordinateur de Delta, les manifestants et les larmes du sénateur Schumer (un sénateur démocrate, NDLR) », a accusé le président américain sur Twitter, soulignant que seulement 109 personnes avaient été arrêtées à leur arrivée sur le sol américain parmi les 325.000 passagers quotidiens.

Le secrétaire à la Sécurité intérieure, John Kelly, « a dit que tout se passait bien avec très peu de problèmes. L’Amérique doit de nouveau être sure ! », a encore tweeté le président.

Après un risque d’incident diplomatique avec le Mexique, le président interdit l’entrée du pays aux nationaux de sept pays à majorité musulmane, y compris ceux qui ont un visa en bonne et due forme…

Un décret pour « Protéger la nation de l’entrée de terroristes étrangers »

Ce décret, signé par le président Trump, interdit tout simplement d’interdire l’entrée sur le territoire américain des citoyens de Syrie, d’Iran, du Yémen, d’Irak, de Somalie et de Lybie. Cette interdiction s’étend même aux détenteurs de cartes vertes qui ont été accordées par le Département Américain.

Par ailleurs, le décret interdit indéfiniment les réfugiés syriens de se réinstaller aux États-Unis et suspend l’entrée de tous les réfugiés de tous les pays pendant 120 jours.

 

Une décision critiquée par les alliés occidentaux

Si ce décret a incité la fureur des voyageurs arabes au Moyen-Orient. Il a été l’objet de nombreuses critiques des alliés occidentaux dont la France et l’Allemagne. Il s’agit selon eux d’une décision humiliante et discriminatoire.

Une large confusion dans les aéroports du monde entier

Au Caire, cinq passagers irakiens et un Yéménite ont été empêchés d’embarquer sur un vol Egyptair à destination de New York. Les passagers étaient arrivés de leur pays d’origine et étaient en transit à l’aéroport du Caire. Ils ont été arrêtés et redirigés vers leur pays d’origine, malgré des visas valides.

La compagnie Qatar Airways aurait déclaré de son côté que les passagers seraient autorisés à voyager que si les passagers étaient titulaires de carte verte permanente ou visas américains. Les compagnies aériennes semblent donc avoir reçu ou interprété des messages contradictoires.

Les compagnies aériennes n’ont pas eu d’informations claires

Manel Vrijenhoek, porte-parole de KLM, aurait déclaré : « Il n’est pas clair à 100 % ceux qui sont autorisés et ceux qui ne le sont pas ». La compagnie aérienne avait interdit à sept passagers de se rendre aux États-Unis ce samedi car les risque d’être rejeté étaient possibles. Les passagers pourraient même ne pas être en mesure de quitter l’appareil.

Des services d’immigration aux US pas très informés

« Des douanes et les patrouilles frontalières dans de nombreux aéroports ignoraient l’ordre exécutif » aurait déclaré un avocat à Houston, qui travaille pour l’American Immigration Lawyers Association.

Au Canada, confusion pour ceux qui ont une double nationalité

Les fonctionnaires ne savaient pas quelle situation adopter pour les voyageurs ayant la double nationalité canadienne et iranienne lors de l’embarquement au Canada vers les États-Unis.

Des irakiens ayant travaillé pour les américains trainés devant un tribunal

Les avocats de nombreux organismes d’immigration et l’American Civil Liberties Union » étaient au tribunal fédéral de Brooklyn pour des irakiens dont l’un était une ancienne employée du gouvernement des États-Unis et l’autre travaillait dans une entreprise de sécurité pour les américains. Ils avaient un visa pour entrer aux États-Unis, mais ont été arrêtés à l’aéroport John F. Kennedy International quelques heures après l’application du décret du Trump.

Les cas se multiplient dans le monde entier. A n’en point douter des manifestations auront lieu pour protester contre une décision consternante dont on ne mesure pas encore les conséquences

Serge Fabre