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Tourisme en Inde : Comment la pollution extrême nuit gravement aux monuments touristiques

Des conditions météorologiques de plus en plus imprévisibles, associées à une pollution atmosphérique persistante, fragilisent certains des monuments historiques les plus emblématiques de l’Inde, alertent chercheurs et conservateurs du patrimoine. Du Fort Rouge de la capitale aux forts du Rajasthan, le patrimoine bâti subit des dégâts qui pourraient devenir irréversibles sans interventions rapides.

Au Rajasthan, une portion du fort de Sonar, à Jaisalmer, datant du XIIe siècle, s’est effondrée en août dernier après des pluies d’une intensité exceptionnelle.

Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, cet édifice souffrait également d’un manque d’entretien, qui a aggravé sa vulnérabilité face aux événements climatiques extrêmes.

À New Delhi, les atteintes au Fort Rouge sont visibles au toucher : la suie se détache facilement des murs centenaires, trace de décennies d’émissions provenant des véhicules, des chantiers et des usines.

Selon des chercheurs, ces dépôts polluants risquent de compromettre de façon permanente l’intégrité du monument moghol si des mesures de conservation urgentes ne sont pas engagées.

La situation n’est pas isolée. Le Taj Mahal, symbole le plus reconnaissable de l’Inde, présente également une décoloration attribuée à la pollution et aux pluies acides.

Le tombeau d’Humayun, autre site inscrit au patrimoine mondial, est lui aussi menacé : orages imprévisibles, pollution atmosphérique et entretien insuffisant mettent en péril une structure vieille de cinq siècles.

L’infiltration d’eau polluée dans les fondations est pointée comme un facteur d’affaiblissement interne.

Pour tenter de renforcer la résilience de ces sites, des mesures locales ont été mises en place : plantation de milliers d’arbres pour réduire la pollution, réaménagement des systèmes de drainage afin de mieux gérer des moussons plus intenses et prévenir les engorgements.

Mais experts et responsables du patrimoine estiment que ces actions, bien qu’essentielles, devront s’accompagner d’efforts plus coordonnés et de moyens accrus pour assurer la conservation à long terme des monuments.

Tandis que le climat continue d’évoluer et que la pollution urbaine demeure élevée, la sauvegarde du riche héritage architectural indien devient un défi urgent — non seulement pour préserver des témoignages historiques, mais aussi pour transmettre aux générations futures des sites qui semblent aujourd’hui plus fragiles que jamais.