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Tourisme en Egypte : la vigilance de mise

Crise économique aiguë, livre égyptienne dépréciée de 14 %, accidents (montgolfière, train), attentats (contre des chiites) et hier ce qui semble bien être un coup d’état militaire, l’Egypte cumule depuis la chute de Moubarak les problèmes à répétition.

Et le tourisme, levier parmi les plus important de l’économie nationale, n’en fini pas avec sa descente aux enfers.

« Nous restons très vigilants et répercutons à nos adhérents les conseils aux voyageurs émis par le Quai d’Orsay avec qui nous sommes en liaison constante», expliquait hier Jean-Marc Rozé, secrétaire général du Snav, interrogé sur la position du syndicat.

Prudent, le ministère des Affaires étrangères, sur son site web, estime qu’«en raison des manifestations massives (…), tout voyage en Égypte est déconseillé jusqu’à nouvel ordre, sauf raison impérieuse».

Quand au CETO il considère qu’«aucun dispositif particulier n’est à prendre» pour l’instant.

Côté distributeurs pour l’instant (à notre connaissance) seul Thomas Cook France a ouvert une cellule de crise hier matin et a, à titre préventif, suspendu tous ses départs vers l’Égypte jusqu’au 14 juillet. «Les clients concernés pouvant reporter leur voyage sur une autre destination ou à une autre date.».

 » Cette agitation est d’autant plus dommageable qu’on sentait quand même depuis quelques semaines un frémissement de reprise des activités touristiques« , indique un hôtelier du Caire, consterné de la tournure des évènements.

La France, qui était dans le top 5 en nombre de touristes en Égypte, ne figure même plus dans les dix premiers pays, le trafic vers l’Égypte a encore reculé de 45,8 % cet hiver (chiffres CETO) par rapport à l’année précédente.

Les réactions de la communauté internationale au renversement du président Mohamed Morsi par l’armée traduisent un certain inconfort, voire de l’inquiétude, même si de nombreux pays se sont dit prêts à travailler avec le nouveau pouvoir en Egypte.

Barack Obama, s’est dit « profondément inquiet » de l’évolution de la situation dans le plus grand des pays arabes, auquel les Etats-Unis apportent une aide militaire essentielle.

« J’appelle maintenant le pouvoir militaire égyptien à rendre toute l’autorité rapidement et de manière responsable à un gouvernement civil démocratiquement élu selon un processus ouvert et transparent » a t-il indiqué.

Plusieurs pays arabes ont adressé leurs félicitations au président par intérim, Adli Mansour, saluant même le rôle de l’armée.

Une majorité du peuple reproche aux Frères musulmans égyptiens leur opportunisme qui les avait poussés à privilégier des arrangements en coulisses avec l’armée plutôt qu’à répondre à l’élan révolutionnaire de la rue. Cette politique, selon de nombreux observateurs, a mis le président Morsi dans un isolement complet.

Tous les partis, y compris les partis religieux, les organisations de la société civile, les médias, l’université Al-Azhar et l’église copte, ont salué ainsi le départ de l’ancien président.

Et ce sont dorénavant les migrants égyptiens, avec leurs transferts d’argent, qui portent l’économie: ils sont devenus, au pays des pharaons, la première rente du pays.