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Tourisme aux Usa : la TSA connait-elle bien la musique ?

Tout le monde le sait : Les Américains aiment les armes, le deuxième amendement de la constitution précise notamment : « Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, le droit du peuple de détenir et de porter des armes ne doit pas être transgressé. » Une exception toutefois, les contrôleurs de la TSA (Transport Security Administration) qui deviennent parfois paranoïaques.

Il était une fois dans l’ouest, l’homme à l’harmonica

La magnétométrie a fait passer un grand moment de solitude à Phil Lindberg. Alors qu’il passait tranquillement le portique de sécurité, le signal d’alarme s’est déclenché, alors il a été traité comme un terroriste potentiel.

Heureusement, le coupable a vite été trouvé c’était son harmonica qu’il avait toujours sur lui. Un musicien, pas un terroriste.

L’officier de la TSA un peu ennuyé a déclaré que la radiographie d’un harmonica pouvait ressembler à un chargeur de pistolet. Pourquoi pas ?

Après l’avoir considéré sur l’écran : un objet rectangulaire en métal de la bonne taille et de la bonne forme; les anches d’harmonica de cuivre pouvaient effectivement ressembler à un ressort de chargeur à admis Phil Lindberg.

Capo di tutti capi

Mais ce n’est pas tout Reid Fisher, voyage souvent en avion avec un capo. Non, pas un parrain de la mafia Sicilo-américaine, mais un dispositif métallique également appelé capodastre utilisé pour changer la tonalité d’un morceau joué à la guitare sans avoir à modifier les accords.

« J’en porte toujours un de rechange dans ma trousse de toilette lorsque je voyage, les musiciens sont souvent étourdis dit-il. Le modèle que j’ai est presque entièrement en acier, avec du caoutchouc et quelques pièces pivotantes. »

Lui aussi a été contrôlé lorsqu’il passait le portique de sécurité. Les contrôleurs étaient très sceptiques il n’avait aucun instrument de musique justifiant l’utilisation de cet étrange appareil. Jusqu’à ce qu’ils trouvent dans ses bagages des médiators (picks) qui crédibilisaient sa version des faits.

Ken Glasser est également guitariste. Il apporte dans ses déplacements une pochette bleue remplie d’accessoires de guitare : des pics à pouce, des fingerpicks, un accordeur, une batterie pour l’accordeur et quelques capos. Même lorsqu’il n’a pas sa guitare, il a sa pochette bleue de dépannage. Lorsque qu’elle est rangée dans un autre bagage à main, elle suscite systématiquement la suspicion des officiers de la TSA.

Même les ukulélé ne sont pas épargnés par cette méfiance vis-à-vis des accessoire musicaux Linda Ward témoigne, je voyage avec un ukulélé et un accordeur électronique et avec mes vêtements sur des cintres métalliques. J’utilise aussi des lingettes pour le visage.
Apparemment, la combinaison de ces trois choses – la densité plastique des lingettes faciales, les fils métalliques, le mécanisme de l’accordeur – semble suspecte lors des contrôles de sécurité . Assez pour que la musicienne reçoive une attention particulière à l’aéroport.

Sonnez cornemuses
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Un ukulélé n’est peut-être pas vraiment menaçant, mais on ne peut pas en dire ainsi de ce qu’Irv Smietan a transporté à l’aéroport d’Heathrow à Londres il y a un quart de siècle environ. Alors qu’il passait sous le portique de sécurité, l’agent de sécurité l’a arrêté et a appelé ses confrères en renfort. Il avait vu l’image d’une bombe.

Ce qu’ils voyaient à l’écran, a expliqué un peu plus tard le responsable de la sécurité, n’était pas une bombe comme il l’avait cru mais plusieurs cornemuses artisanales pour enfants.

C’est assez risible, cela prouve que quelquefois la sécurité est trop bien faites par excès de zèle alors que les terroristes qui ont détournés les avions le 11 septembre 2001 ont traversés les contrôles de sécurité sans le moindre problème Pourtant toutes les alertes étaient au rouge. Mais c’est une autre histoire beaucoup moins légère.

François Teyssier