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Tourcom – EDV (Entreprises Du Voyage) : Duel au soleil à Travel city

Les deux pistoleros sont face à face, dans la grande rue de Travel city. Ils se toisent, sous un soleil plomb, prêt à dégainer. La tension est à son comble, palpable. Le tourisme français retient son souffle !

D’un côté Dick « Lucky » Yellowvest, la terreur des salons (avec un seul o). Un gunfighter vindicatif. Fidèle à son habitude, il est contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre.
Un rebelle qui parle plus vite que son ombre. Un homme blessé dans son fors intérieur, de ne jamais avoir été écouté hors de son pré carré. Il fulmine de n’avoir pu être avoir été banquier à la place du banquier ou shérif à la place du shérif. Il avait pourtant des idées, trop diront certains.

Face à lui, le soleil dans les yeux, John P. More, le Marshall de Raisetown. L’incarnation de la loi.
Le regard dur et métallique du héros sûr de sa cause et de son bon droit. Sa paume ne tremble pas et frôle la crosse de son Colt Pacemaker 45. Il attend le moment fatidique pour dégainer.

Laissons-les prêts à en découdre. C’est leur manière de s’estimer.

La tension est à son comble entre les deux belligérants… Malheureusement, ce duel n’intéresse plus grand monde. Ce type de scène elle est connue depuis bien trop longtemps. Les spectateurs dans la rue centrale de Travel city sont lassés de tout ce cinéma. Surtout, ils ont d’autres chats à
fouetter. Comme, vendre de voyages par exemple.

S’intéresser à la responsabilité de plein droit n’est plus leur cup of tea pour la plupart d’entre eux. D’ailleurs, beaucoup ignorent le fonctionnement de ce mécanisme subtil.
Le petit peuple des agents de voyages sait seulement que leurs clients les maltraitent au quotidien. C’est déjà beaucoup trop pour eux.
Que les âmes sensibles se rassurent, ils se connaissent trop bien pour se faire du mal. C’est leur manière de communiquer entre eux et avec les autres.
Ils polémiquent sur un régime de responsabilité vieux de 25 ans, un « marronnier » comme on dit dans les rédactions des journaux.

Il faut quand même rappeler que, durant leurs périodes « aux affaires », leur période de splendeur, aucun des deux a eu la volonté de prendre des mesures efficaces pour assister leurs adhérents respectifs, en cas d’après-vente. Pour leur permettre de minimiser l’impact de la célèbre responsabilité de plein droit.

Pas de formations spécifiques permettant aux vendeurs de mieux connaitre leur environnement juridique. Pas d’après-vente efficace et compétente pour répondre aux interrogations vraies ou fausses des consommateurs.
Un exemple résume bien la situation.

La rubrique [Assistance Juridique] du site www.tourcom.fr donne l’information suivante : « désolé, la page que vous avez demandée est introuvable. » Édifiant et symptomatique. Mettre 591 agences de voyages hors-la-loi en même temps, c’est quand même un sacré holdup.

Ce qui suffit à expliquer pourquoi les consommateurs connaissent mieux le code du tourisme que les vendeurs de voyages eux-mêmes. Une nouvelle occasion perdue. En ce domaine en tout cas.

Mais lorsque l’on fait de la politique et pas du voyage, l’important c’est de démontrer à sa clientèle que l’on a des idées. Les appliquer concrètement est un autre problème, surtout si ça coûte quelques dollars de plus.
Et, cela ne concerne pas que le voyage.

François Teyssier