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Sur-Tourisme : pourquoi les Espagnols ne veulent pas limiter les arrivées

C’est le marronnier de l’été ce  » Sur-Tourisme « ; les grandes villes sont envahies par les touristes. Désormais, selon les médias télévisés, il faudrait que les villes limitent les arrivées de visiteurs. Pourtant une enquête vient prouver le contraire en Espagne.

En 2018, l’Espagne a connu un record en termes de nombre de touristes

Pour la sixième année consécutive, l’Espagne a établi un nouveau record d’arrivée de touristes étrangers. L’année dernière, 82,8 millions de visiteurs internationaux ont visité le pays, en hausse de 1,1 % par rapport à 2017, selon les nouveaux chiffres publiés vendredi par l’Institut national de la statistique (INE).

Les chiffres montrent que les dépenses touristiques ont augmenté à un rythme encore plus rapide, pour un total de près de 89,9 milliards d’euros, soit une hausse de 3,3 % par rapport à 2017.

Pour les espagnols, il n’y a pas de saturation

Les chiffres sont proches de la situation idéale recherchée par le gouvernement et l’industrie du tourisme.
Une augmentation des dépenses des touristes, mais (selon le gouvernement espagnol), pas assez d’arrivées pour créer une saturation, un affaiblissement des services publics qui pourrait conduire à des expressions locales de « phobie » des touristes.

Une enquête confirme que les espagnols sont favorables à l’arrivée de touristes

Une enquête a été réalisée par la société d’analyse Ipsos pour l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). 64 % des Espagnols estiment que le tourisme joue un rôle fondamental dans la création de richesses et de revenus et 59 % estiment qu’il facilite les échanges culturels et crée des emplois.

Par contre, on constaterait que seuls 20 % des Espagnols seraient favorables à une limitation du nombre d’établissements touristiques. Ceux qui voudraient réduire les arrivées de touristes représenteraient 18 %. Et ceux qui voudraient supprimer la promotion touristique sont de 13 %.

Les espagnols voudraient tout de même éviter le tourisme de masse

70 % des répondants estiment que les mesures visant à éviter le Sur-Tourisme doivent être axées sur l’amélioration de la gestion des flux.

Seules, deux régions seraient favorables à une meilleure gestion sont les îles Baléares (93 %) et les îles Canaries (78 %). Ces destinations sont les principales destinations touristiques du pays avec 13,8 millions et 13,7 visiteurs en 2018.

Le vrai problème réside dans l’augmentation du prix des biens immobiliers

56 % pensent que le tourisme entraîne des prix élevés des maisons dans les villes, tandis que 55 % affirment que les biens et services sont également coûteux en raison de ce secteur.

Ce phénomène est visible notamment sur Barcelone. Airbnb a sûrement accentué la situation dans le prix des locations dans le centre de ville. C’est un problème que les municipalités doivent prendre en compte sérieusement.

On connait la même situation dans d’autres grandes villes mais les autorités locales restent curieusement peu actives pour soit taxer lourdement les loueurs, soit en limiter le nombre. Ces villes se dédouanent en menant des opérations très ponctuelles avec l’accompagnement de médias.

Serge Fabre