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Ryanair fait du sur place

La compagnie aérienne à bas coûts Ryanair a annoncé hier lundi prévoir une progression moins rapide de son bénéfice net cette année en raison d’une stagnation de son taux de remplissage, après un bond enregistré l’an passé grâce à la forte hausse de son trafic.

Lors de l’exercice du 1er avril 2016 au 31 mars 2017, la compagnie irlandaise prévoit un bénéfice net compris entre 1,375 milliard et 1,425 milliard d’euros, soit 13 % de plus sur un an, grâce à une hausse de son trafic passager attendue à 9 %.

Elle espère maintenir, pour l’ensemble de l’exercice en cours, le taux de remplissage de ses avions au niveau des 93% accomplis lors de l’exercice passé, ce qui représente peu ou prou, d’après son directeur général Michael O’Leary ((photo), le niveau maximum auquel une compagnie peu prétendre.

Ryanair-2 [1]Lors d’une conférence de presse, Michael O’Leary a attribué la hausse de 10 points de ce taux en deux ans au succès d' »Always Getting Better », un programme d’amélioration du service à la clientèle qui subissait jusque-là des conditions de voyage plutôt rudes.

Cette stagnation attendue désormais du taux de remplissage devrait quelque peu limiter la capacité de croissance de la compagnie, dépendante des livraisons de Boeing 737 pour nourrir son extension – 52 appareils devraient gonfler sa flotte qui atteindra quelque 380 appareils à la fin de l’exercice.

Ryanair devrait par ailleurs voir sa facture pétrolière chuter de 200 millions d’euros: elle devait en effet payer 95% de son approvisionnement en pétrole à 62 dollars le baril, contre 90 dollars le baril lors de l’exercice écoulé en vertu d’un prix fixé à l’avance par contrat.

Sur de nouvelles bases

Au premier trimestre de l’exercice en cours (période d’avril à juin 2016), Ryanair a prévenu qu’elle allait souffrir aussi d’annulations liées à des grèves des contrôleurs aériens ainsi que de la faiblesse de la livre sterling face à l’euro avant le référendum du 23 juin sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l’Union européenne.

A ce sujet, Ryanair a répété qu’elle soutenait fortement le camp du maintien, estimant que la dérégulation du transport aérien de la fin des années 1980 avait été un « grand succès » de l’Europe, permettant à des compagnies comme elle d’émerger. « Si le Royaume-Uni quitte l’UE, nous pensons que la croissance économique et la confiance des consommateurs britanniques seront endommagées pendant deux à trois ans« , a prévenu la compagnie.

La compagnie devrait en outre à concéder une baisse de tarifs pour attirer de nouveau une partie de la clientèle effrayée par le crash du vol Paris-Le Caire d’EgyptAir intervenu dans la nuit de mercredi à jeudi, et dont la cause – accident ou attentat – restait incertaine lundi.

Cet incident « a déjà eu un impact sur les réservations jeudi, vendredi, samedi« , a souligné M. O’Leary, bien que sa compagnie ne desserve pas l’Egypte. Après les attentats de Paris et Bruxelles ces derniers mois, Ryanair avait « répondu en proposant des places moins chères et les réservations étaient revenues à la normale« , a-t-il expliqué, ajoutant que ce genre d’incident « avait un impact sur ses prix pendant trois, quatre ou cinq mois« .

L’exercice en cours pourrait donc être globalement moins favorable que celui qui vient de s’écouler (1er avril 2015 au 31 mars 2016), au cours duquel le bénéfice net de Ryanair s’est envolé de 43 % à 1,242 milliard d’euros, porté par une forte hausse de 18 % du nombre de passagers transportés par le groupe, à 106,4 millions – Ryanair assurant au passage avoir été la première compagnie à dépasser la barre symbolique des 100 millions de passagers internationaux transportés en une année.

Elle a souligné avoir capitalisé sur l’ouverture de 7 nouvelles bases (Belfast, Berlin, Corfu, Göteborg, Ibiza, Milan Malpensa et Saint-Jacques-de-Compostelle) et de plus d’une centaine de nouvelles lignes pendant l’exercice écoulé.

Ryanair a en revanche pâti au quatrième trimestre de l’exercice (janvier à mars 2016) de l’annulation de plus de 500 vols après les attentats de Bruxelles et des grèves des contrôleurs aériens, notamment français.