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Qui va finalement bénéficier des améliorations du transport aérien ?

La pandémie que nous avons traversée, sans d’ailleurs qu’elle soit encore terminée, a secoué fortement le secteur du tourisme, des voyages mais particulièrement le transport aérien. Tous les acteurs en ont bien pris conscience, depuis les constructeurs jusqu’aux distributeurs en passant par les compagnies aériennes, les aéroports et l’innombrable chaîne des fournisseurs de services. Par voie de conséquences, on s’achemine vers de grandes évolutions et peut-être révolutions dans le transport aérien.

Le poids écologique

Disons-le franchement, la pression écologique n’est pas en soi une mauvaise chose pour le transport aérien, à la condition qu’elle ne se transforme pas en diktat et qu’elle amène les gouvernants à légiférer contre l’avion pour privilégier d’autres moyens de transport.

Les constructeurs ont fortement pris cette composante en compte et ils préparent une véritable avancée technologique. En clair il s’agit de s’affranchir de l’accusation de pollution attachée, souvent à tort à l’activité aérienne.

Airbus a lancé le défi d’un avion propre à échéance d’une quinzaine d’années. C’est au moins aussi crédible que lorsque John Kennedy a lancé le défi lunaire à relever en moins de 10 ans sans disposer des formidables avancées informatiques dont nous disposons maintenant.

Pour tout dire, il ne s’agit pas seulement de protéger la planète, mais également de faire une excellente affaire économique. Plus les avions seront « propres » et moins ils couteront cher à exploiter. Reste que le choix des solutions n’est pas encore finalisé. La propulsion à partir de l’hydrogène semble tenir la corde, mais il faudra alors repenser toutes les infrastructures aéroportuaires.

Les avancées digitales

Elles ne concernent pas seulement l’interface entre les clients et le transport aérien, mais l’ensemble de la chaîne de production. Les modèles développés par Dassault Systèmes permettent d’optimiser la construction des appareils mais également d’améliorer le rendement des moteurs.

Les ingénieurs disposent d’une capacité de calcul inconnue jusqu’à maintenant. Ils en profiteront certainement et fourniront des solutions, pour le moment inconnues.

L’ensemble du parcours passager sera forcément facilité. Les règlements administratifs ont créé d’innombrables obstacles avant que le client se retrouve dans l’avion, des contraintes sanitaires vont bien évidemment être rajoutées. Il faudra trouver des solutions pour assurer la fluidité dans le parcours aéroportuaire.

La digitalisation des cartes d’embarquement est un premier exemple des facilités dont les clients peuvent bénéficier. Il restera à équiper les aéroports de moyens de reconnaissance permettant d’éviter les contrôles physiques.

SITA l’organisme bien connu des professionnels du secteur travaille depuis des années sur ces évolutions. Les premiers essais ont été lancés, la généralisation de la reconnaissance ne devrait pas tarder.

Le contrôle aérien

La technique est là et elle est à la disposition de tous les pays. Elle permet d’optimiser les trajectoires et de gagner un temps précieux et donc de faire de considérables économies d’énergie.

Le problème est ailleurs. Il est dans le repli des états et des aviations civiles sur leur propre petit territoire. On a d’ailleurs pu voir les effets pervers de ce phénomène dans la gestion catastrophique de la pandémie.

Le changement doit venir du comportement des acteurs

On attend depuis des années un contrôle aérien européen unifié. Il ne se fait pas car le corporatisme des contrôleurs est vent debout contre cette réforme qui pourtant est prête dans les détails.

La réorganisation de l’espace aérien européen et des routes permettrait de gagner 8 minutes de temps de vol en moyenne. Voilà un enjeu essentiel pour l’écologie qui, curieusement ne semble pas intéresser les responsables Verts.

Dans les 15 ans à venir le transport aérien aura certainement évolué dans le bon sens pour transporter plus de passagers, dans de meilleures conditions, tout en améliorant l’impact écologique.

La pandémie aura peut-être finalement servi le transport aérien.

Jean-Louis Baroux