Pourquoi les agences de voyage françaises payent-elles si mal leurs collaborateurs


Les journaux spécialisés en ont fait leur marronnier mais la rémunération est un sujet qui revient invariablement sur la table quand on interroge les conseillers en voyages. Les agences de voyage françaises, tous réseaux confondus, paient souvent mal leurs collaborateurs pour plusieurs raisons structurelles et économiques.

D’abord les marges faibles et la forte concurrence

Les agences de voyage ont des marges réduites, car elles fonctionnent principalement grâce aux commissions des prestataires (compagnies aériennes, hôtels, croisières).

La concurrence avec les plateformes en ligne (Booking, Expedia, etc.) et les compagnies qui vendent en direct, réduit encore leurs revenus.

Le coût du personnel et des charges sociales élevées

En France, le coût du travail est plus élevé qu’ailleurs en raison des charges sociales et fiscales.

Les agences de voyage, souvent des PME, ont peu de marge de manœuvre pour augmenter les salaires.

La saisonnalité et l’instabilité chronique du secteur

L’activité des agences de voyages est très cyclique, avec des périodes creuses et des pics en haute saison.

Elles préfèrent limiter les coûts fixes, ce qui entraîne des bas salaires et des emplois précaires.

Le tourisme a été durement touché par la Covid-19, avec des fermetures prolongées et une baisse de la demande.

Les crises économiques, les conflits internationaux et l’inflation fragilisent encore le secteur.

Conseiller en voyages : Un métier sous-évalué et encore mal reconnu

Le travail de conseiller en voyage est souvent vu comme une simple fonction de vente, alors qu’il demande de réelles compétences (connaissance des destinations, réglementation, gestion des imprévus).

Beaucoup de salariés restent passionnés et acceptent des salaires bas pour continuer dans ce domaine.

Les compagnies aériennes et les hôtels réduisent leurs commissions, obligeant les agences à compenser ailleurs.

Les clients se tournent de plus en plus vers la réservation en ligne, ce qui diminue le volume d’affaires des agences physiques.

Peut-on espérer une amélioration ?

Certaines agences de voyages misent sur la spécialisation (luxe, voyages sur-mesure, aventure) pour dégager de meilleures marges et mieux rémunérer leurs collaborateurs.

La montée en puissance du conseil personnalisé et des services premium pourrait justifier des salaires plus élevés.

Malheureusement, tant que le modèle économique des agences de voyage ne changera pas profondément, la tendance aux bas salaires risque de perdurer.





    2 commentaires pour “Pourquoi les agences de voyage françaises payent-elles si mal leurs collaborateurs

    1. Encore un article sur la rémunération des agents de voyage, forcément mal payés… demain, un autre article annoncera qu’ils seront mal formés, pas motivés et/ou n’auront pas de perspective d’évolution. On aura encore un article sans fonds, sans chiffre précis, qui enfonce des portes ouvertes…

      En 2021 (ce sont les derniers chiffres que j’ai trouvés), les salariés des agences de voyages et voyagistes des niveaux C, D et E (agents de maîtrise) ont touché 37 K€ bruts.
      Même si tous mes collaborateurs vendeurs de ces niveaux gagnent plus (entre 38 K€ et 48 K€ hors intéressement en 2024 – mon agence est à Paris qui paye un peu mieux que la Province), je ne trouve pas cette moyenne de 37 K€ bruts vraiment basse.

      Il y a quelques années, j’avais évoqué les SMC très bas avec une personne des EDV qui m’avait indiqué que quelques « gros TO » avaient des gros contingents de SMICards. Cette personne m’avait donné des noms… il y a quelques jours, j’ai appris que l’un de ces gros TO avait versé un intéressement de plus de 5000 € à tous ses salariés.
      Le partage de la valeur est un gros chantier que les EDV ont pris à bras le corps. Et ça semble marcher…

      Quant aux voyages d’étude, il semble que « ce sont toujours les mêmes qui sont invités ». Que les autres (ceux qui ne sont pas invités) se demandent pourquoi…

    2. Les agents de voyages pouvaient auparavant (au 20e siècle) compenser avec les avantages du job (promo agent de voyages, GP avion et train, superbes eductours…). Ceux ci ont disparu mais les salaires sont restés bas. Dans 20 ans, ce sera un quart de job, limite un loisir. Comme aux USA, On devra avoir un autre emploi pour pouvoir vivre !

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Sur le même sujet

Manor coche désormais toutes les cases

Manor coche désormais toutes les cases

2794 vues
21 mars 2025 0

Ambiance familiale et très professionnelle hier à Paris, aux prestigieux salons Hoche, pour le...

PSTC : Une école de tourisme d’excellence pour un avenir prometteur

PSTC : Une école de tourisme d’excellence pour un avenir prometteur

3442 vues
17 mars 2025 0

Dans un secteur aussi dynamique et en constante évolution que le tourisme, il est...

Les Réceptifs Leaders à la rencontre des agences de voyages du Sud

Les Réceptifs Leaders à la rencontre des agences de voyages du Sud

2690 vues
11 mars 2025 0

Les Roadshows sont une occasion formidable pour les professionnels du tourisme de rencontrer des...