Le 29 mars 2026 va marquer une date historique pour le paysage aérien français : Air France cessera ses opérations à l’aéroport d’Orly (ORY). Cette décision stratégique vise à concentrer l’activité du groupe sur une unique plateforme, Roissy-Charles de Gaulle (CDG), tout en transférant l’ensemble des liaisons d’Orly à sa filiale à bas coût, Transavia France.
Des conséquences Stratégiques et Opérationnelles
Ainsi Transavia devient l’unique porte-étendard du Groupe Air France-KLM à Orly.
La compagnie à bas coût reprendra l’intégralité du réseau domestique et européen d’Air France, consolidant sa position sur le marché loisirs et sur les vols point-à-point au départ de la capitale.
Les précieux créneaux horaires (slots) libérés par Air France à Orly seront redistribués, ce qui est une excellente nouvelle pour les compagnies cherchant à développer leur présence dans le second aéroport parisien.
Le « Bonheur » de Corsair
La compagnie française Corsair est l’un des bénéficiaires directs de ce changement.
En tant qu’opérateur long-courrier, la libération des slots d’Air France à Orly lui permettra de potentiellement récupérer de nouveaux créneaux pour développer son réseau, notamment vers les Antilles françaises et l’Océan Indien.
Un recentrage sur Roissy (CDG) et les connexions régionales
Air France se concentre sur Roissy-CDG pour renforcer sa position de hub mondial.
Ce recentrage s’accompagne d’un développement ciblé des liaisons directes entre Roissy et la province.
Roissy-Province : La compagnie intensifie ses vols sur des routes clés telles que Roissy-Marseille, Roissy-Nice et Roissy-Toulouse.
L’objectif est de faciliter les correspondances internationales et d’attirer les voyageurs régionaux vers le réseau long-courrier global d’Air France.
La Réalité du Voyage d’Affaires
Ce rééquilibrage de l’offre aérienne doit être analysé à l’aune de la réduction structurelle du trafic aérien d’affaires domestique :
Depuis la pandémie de Covid-19, le trafic des voyageurs d’affaires a diminué, principalement concurrencé par l’essor du TGV (train à grande vitesse) pour les trajets domestiques rapides et par la généralisation de la visioconférence (réunions à distance).
« Il est crucial de noter que, malgré le retrait d’Orly, les vols vers la Corse font souvent exception.
En raison de la continuité territoriale, ces liaisons, vitales pour l’Île de Beauté, conservent un statut particulier et pourraient rester opérées par Air France (ou sa filiale) sous conditions spécifiques, sans être totalement transférées à Transavia » indique Henri Hourcade, Directeur général d’Air France/KLM.
Finalement, le retrait d’Air France d’Orly est une manœuvre pour rationaliser l’offre du groupe autour du modèle à bas coût de Transavia et du hub international de Roissy, tout en reconnaissant les nouvelles réalités d’un marché domestique chahuté par le train et le digital.