- LaQuotidienne.fr - https://www.laquotidienne.fr -

Mais qui veut la peau des distributeurs de voyages ?

Officiellement aucun suspect auto-revendiqué. Les victimes potentielles sont nombreuses au point qu’un « génocide » pourrait être invoqué à terme. Les revendeurs sont des cibles privilégiées. Ils n’ont jamais été au sommet de « la chaine alimentaire ». Ils évoluent dans un environnement fortement fragilisé. Ils manquent de solidarité et souffrent depuis toujours d’un manque endémique de revenus qui freine leur développement.

Pourtant globalement, ils génèrent des revenus importants.

Le mobile ne fait aucun doute, c’est l’argent. Les ressources des distributeurs de voyages constituent un enjeu financier majeur. Un but sur lequel lorgnent désormais les fournisseurs des distributeurs de voyages. Des sommes colossales sont en jeu quand on sait que la seule perception des suppléments bagages en cabine sont évalué à 20 milliards d’euros au niveau mondial. Le lien de cause à effet entre le mobile et les victimes potentielles.

Les moyens pour arriver aux fins des « meurtriers sont connus. Depuis le début de ce siècle, petit à petit se sont mis en place des outils, qui permettent à terme de shunter les intermédiaires grâce à la montée en puissance de nouvelles technologies : l’informatique, puis Internet, et dans un très proche futur, l’intelligence artificielle.

Autant de technologies qui ont en commun de pouvoir créer un lien direct entre les producteurs et les consommateurs.

Autant d’armes potentiellement léthales pour éradiquer petit à petit les intermédiaires. Un combat a priori déséquilibré entre l’homme et les machines.

A terme, seuls les vrais spécialistes pourront survivre. Des experts capables d’informer et de conseillers leur clients.

L’intelligence humaine semble plus adaptative que l’intelligence artificielle. C’est sans doute la meilleure raison d’espérer.

Les temps changent comme disait Bob Dylan. Depuis des lustres, tout le monde n’est plus beau, tout le monde n’est plus gentil.

Les ambitions et les intérêts de chacun des protagoniste se sont plus les mêmes. Ils se sont modifiés au point ou les partenaires d’hier deviennent des antagonistes.

Il est loin le temps ou « les gens du voyage » comme l’affirmait feu le Président du SNAV César Balderacchi, coopéraient harmonieusement la main dans la main. Une époque qui semble bien révolue ou les fournisseurs respectaient leurs distributeurs car ils avaient besoin du maillage de leur réseau pour distribuer leurs produits.

Désormais, ils sont en voie de pouvoir s’en passer. Que va ou que peux faire la profession ? Attendre que le ciel leur tombe sur la tête ? Mais la situation est particulièrement complexe et difficile à gérer.

Quoi qu’il en soit, personne ne pourra dire que rien de tout cela était prévisible. Car cette transition fut lente et progressive.

Pour les distributeurs elle s’est traduite tout d’abord par la perte de leurs avantages ou autres prérogatives.

Et puis, personne ne s’est vraiment battu pour défendre bec et ongles la profession. Ou alors, d’une manière trop feutrée. Les gens du voyages sont trop policés ou individualistes pour être en mesure de se défendre efficacement. Y t’il un pilote dans l’avion ?

Contrairement aux compagnies aériennes, qui, sous l’étendard de IATA, n’hésitent pas à utiliser des méthodes peu déontologiques.

IATA, autrefois un organisme régulateur, qui aujourd’hui sévit en qualité de bras armé en charge de la défense des intérêts corporatistes des transporteurs aériens adhérents. Ceci dans un secteur fortement dérégulé. Donc propice à des coups de force.

La SNCF est certes plus consensuelle, moins radicale. Nous sommes en France. Mais elle est plutôt pour la baisse des commissions des agences de voyages. Personne n’est hostile à ses propres intérêts.

Des nouveaux entrepreneurs pas des agents de voyages, mettent actuellement en place une plateforme de réservation hôtelière basée sur l’intelligence artificielle, qui à l’instar de MyHotelMatch, pourrait révolutionner la relation touristique directe entre les hôteliers et les voyageurs.

Petit à petit le gagne-pain des distributeurs se paupérise.

La liste est loin d’’être exhaustive. Que restera t’il à la profession ? Les yeux pour pleurer ? Personnellement je trouve que cette situation est triste. Elle ressemble à la fin d’un cycle.

François Teyssier