Lyon, en route pour verdir son tourisme


En 2019, Lyon a obtenu la distinction « 1ère capitale européenne du Smart Tourism », récompensant ainsi les efforts pour un tourisme plus responsable portés par la Métropole Lyonnaise et Onlylyon, son office du tourisme. Et l’année dernière, en 2021, Lyon a été classée « 1ère Métropole française en matière de tourisme responsable » par le GDS-Index et 7ème mondiale.

Petit rappel, pour les nuls : le tourisme responsable pour l’OMT, l’Organisation Mondiale du Tourisme, est un tourisme supportable à long terme sur le plan écologique, viable sur le plan économique et équitable sur le plan éthique et social pour les populations locales. (Ils ont failli parler de populations autochtones !)

Autre point de satisfaction dont s’enorgueillit l’Office de Tourisme, Lyon vient d’être élue « 1ère destination au monde à découvrir en 2022 » lors des World Travel Awards. Il faut le reconnaitre, c’est une belle récompense, qui peut aussi se révéler être sujet à une interprétation un peu différente. Car on parle ici d’une « emerging destination », ce qui laisse entendre qu’il s’agit d’une destination émergente et donc forcément un peu méconnue du public mondial.

Et les chiffres d’Onlylyon vont aussi un peu dans le même sens. Seulement 35 % des visiteurs sont des touristes de loisirs.

Le tourisme d’affaires représente 65 % des arrivées, reflétant l’importance économique de la deuxième ville de France qui est aussi la deuxième en termes de congrès et événements d’affaire. Et pourtant Lyon est une ville qui fourmille de points d’intérêt pour avoir un tourisme d’agrément d’importance équivalente.

Pour Bruno Bernard (photo ci-contre), le Président de la Métropole de Lyon, c’est simple, « il faut accueillir plus et il faut accueillir mieux ! » Et pour cela il veut s’appuyer sur une synergie forte entre le public et le privé pour permettre au tourisme lyonnais de repartir rapidement.

Lyon une ville magnifique bâtie à la confluence de la Saône et du Rhône, célèbre pour ses quais, ses places, l’élégance de ses immeubles, ses monuments et ses musées, ses quartiers si vivants, ses traboules et ses restaurants. C’est une ville avec une belle hôtellerie à même de convenir à toutes les bourses, et une restauration à nulle autre pareille depuis les tables étoilées jusqu’au petits restaurants traditionnels qui font la gloire de la gastronomie lyonnaise.

Et quand on aborde la trop faible part du tourisme d’agrément à Lyon, Virginie Carton, la toute nouvelle Directrice Générale de l’Office de Tourisme de la Métropole de Lyon, nous précise que cela est en train de changer rapidement, en prenant pour preuve les bons résultats engrangés par l’hôtellerie lyonnaise au dernier semestre qui a eu de beaux taux d’occupation parmi les meilleurs de France. Le taux moyen d’occupation pour 2021 a atteint les 50 %.

Ces bons chiffres sont peut-être dû au fait qu’un grand nombre de français se sont vu contraints de rester à l’intérieur de l’hexagone pour leurs vacances et qu’ils en ont profité pour découvrir des lieux qui ne leur étaient pas familiers.

Et si en moyenne, le tourisme de loisir à Lyon est à 75 % français, une part très importante est cependant d’origine relativement proche, en provenance des départements voisins.

Ce même phénomène de tourisme de proximité se retrouve chez les visiteurs internationaux avec une présence importante de visiteurs belges et espagnols entre autres.

Aussi l’ensemble des équipes de la Métropole et de l’Office ont longuement planché sur un schéma directeur pour imaginer le tourisme de demain à Lyon. Pour Hélène Dromain, la Vice-Présidente de la Métropole en charge du tourisme, il s’agit de relever ces challenges collectivement en liaison avec tous les services de la Métropole et tous les professionnels concernés, en mettant la priorité pour un tourisme encore plus responsable, avec un développement « d’expériences locales » et d’offres thématiques qui sont une demande de plus en plus fréquente des touristes.

Ce schéma directeur représente une stratégie touristique axée sur le long terme, les cinq prochaines années, avec quatre angles d’attaque principaux :
– un tourisme plus résilient, pour lui permettre de surmonter d’éventuelles crises à venir
– un tourisme porteur d’emplois et de ressources, en développant les impacts positifs du tourisme
– un tourisme socialement et écologiquement plus fort, en poussant à la transformation des pratiques
– un tourisme inclusif, participatif et respectueux pour éviter que les habitants n’aient à se plaindre d’un sur-tourisme.

L’élaboration de ce schéma collectif a reçu l’approbation des élus de la Métropole qui l’ont adopté à un totale unanimité, une preuve de son importance.

Parmi les nombreuses options dégagées pour identifier les bonnes pratiques et les meilleures solutions, on notera un soutien à l’emploi pour rendre les métiers du tourisme plus attractifs et plus rémunérateurs pour les jeunes, un soutien envers les organisateurs d’événements avec une « to-do-list» pour des événements éco-responsables comprenant aussi des contacts de fournisseurs à connotation éco-responsable.

D’autres mesures concernent directement les touristes avec l’instauration de parkings sécurisés aux abords des principaux lieux touristiques, mais aussi avec la mise en place d’un vaste réseau « les voies Lyonnaises » réservées pour les piétons et les vélos et autres rollers. Ce réseau cycliste proposera près de 250 km de voies aménagées en 2026. Certains autres problèmes comme la gestion des stationnements des autocars sont en cours d’étude.

Autre point important, environ 10 % des établissements hôteliers de Lyon ont engagés une démarche d’éco-labellisation et pour augmenter sensiblement ce taux, Virginie Carton a annoncé qu’en 2022 Onlylyon a pris la décision de prendre à sa charge la première année 80 % des frais de labellisation. Un important budget a été débloqué à cet effet.

Et pour cette année, Lyon compte aussi beaucoup sur les grands événements comme la célèbre Fête des Lumières, les Nuits de Fourvière, les Biennales d’Art Contemporain et de la Danse, les Quais du Polar… Sans oublier Villeurbanne, Capitale Française de la Culture 2022. L’année suivante aura un air plus sportif car Lyon abritera plusieurs matchs de la Coupe du Monde de Rugby 2023 qui se déroulera en France..

Frédéric de Poligny





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