Lors de sa récente visite à Paris, et dans l’euphorie de la réception fastueuse par le président de la république, l’émir d’ Abou Dhabi, Khalifa ben Zayed Al Nahyane, n’a pas manqué de réitérer au chef de l’état français l’un de ses souhaits les plus chers : devenir propriétaire du musée du Louvre à Paris. Mais là où il a toujours reçu une fin de non recevoir, il a pu constater cette année un changement radical dans l’attitude de ses interlocuteurs français.
« Compte tenu des impératifs économiques actuels du gouvernement français, la somme de deux milliards d’euros a retenu tout son attention » a ainsi reconnu l’émissaire de l’émir qui doit maintenant confirmer par écrit son offre.
En rachetant le Louvre Paris, Abu Dhabi (sous les traits du fonds d’investissement souverain Abu Dhabi Investment Authority) pourrait ainsi infiltrer le marché européen en tissant un réseau politique et économique dans une ville centrale, telle que la capitale française.
[1]Dans l’optique d’un positionnement contre le Qatar, cousin ami mais rival potentiel, « l’acquisition du Louvre Paris serait intéressant » pour Abou Dhabi, conclue un célèbre économiste du soir ajoutant que « le pays du Golfe se sert ici de la culture comme un moyen d’exister et de peser sur la scène internationale« .
Des raisons plus personnelles
L’achat du Louvre est un ancien projet pour l’émir d’ Abou Dhabi, pour qui c’est une question de fierté et d’honneur. En effet, connu pour être un grand collectionneur d’œuvres d’art, Khalifa ben Zayed Al Nahyane n’a pas oublié ce jour de juillet 1967, lorsque des agents du musée lui avaient refusé l’accès à la salle où était exposé un tableau de Fromentin, sous prétexte qu’une personnalité française était attendue ce jour-là.
Cet amoureux de l’art, notamment des œuvres d’orientalistes tels que Fromentin et Dinet, quitta le musée en se promettant de s’approprier toutes les œuvres qui s’y trouvaient. 45 ans après, il va probablement bientôt concrétiser son vœu.
PR