Il semble que les pressions que la liste noire exerce sur certaines compagnies soient bénéfiques puisque Bruxelles sort Air Madagascar ainsi que des compagnies de Zambie, des compagnies blacklistées.
Mise en liste noire en 2011 en raison de nombreux dysfonctionnements à la fois sur ses avions en terme de procédure, Air Madagascar sort aujourd’hui des compagnies bannies par l’Union européenne. La compagnie malgache aura donc tout loisir de reprendre l’exploitation directe de ses deux Airbus A340 desservant notamment Paris et Marseille deux fois par semaine.
[1]Les compagnies de la Zambie se sont enfin mises aux normes mondiales de l’aviation civile et sortent toutes en même temps de la liste noire. C’est en Indonésie que des efforts restent à faire, si les compagnies Citilink et Batik Air sortent du noir, 216 compagnies sont encore jugées peu fréquentables (voir la liste disponible sur le site internet de l’UE).
Décision plus diplomatique que technique
Après sa sortie d’un embargo économique qui a duré des années, l’Iran devient désormais une destination tendance. L’accord signé en 2015 mettant fin aux sanctions imposées par l’Europe et les Etats-Unis a permis, dans la foulée, à l’Iran de passer une très belle commande de plus de 100 appareils Airbus. Mais cette bonne nouvelle permet aussi aux compagnies iraniennes de s’approvisionner auprès de fournisseurs occidentaux en pièces détachées. Jusqu’ici certaines pièces venaient du marché gris quand ce n’était pas de la débrouille maison.
216 compagnies restent en liste noire. 214 relèvent de 19 états défaillants tandis qu’Iraqi Airways et Bleu Wings Airlines (Surinam) sont exclus à titre individuel.
La liste noire des compagnies aériennes, comment çà marche ?
La liste noire des transporteurs aériens est dressée à l’initiative de la Commission européenne, avec le concours de tous les Etats membres de l’UE et de l’Agence européenne de la sécurité aérienne, qui sont tenus de partager toute information susceptible de présenter un intérêt. Une fois acté, le placement sur cette liste entraîne l’interdiction d’exploitation : les appareils de ces compagnies ne peuvent ni décoller, ni atterrir en Europe.
[2]Plusieurs critères, »objectifs et transparents » sont susceptibles d’entraîner le placement d’une compagnie aérienne sur liste noire. Il peut s’agir de problèmes techniques constatés sur certains aéronefs lors d’audits d’inspection, mais aussi de mauvaise gestion de la part d’une compagnie aérienne, c’est-à- dire de son incapacité, ou réticence, à résoudre les manquements constatés. Les critères (convention de Chicago de 1944) sont définis par le règlement 2111/2005/CE, entré en vigueur en janvier 2006.
Enfin, la liste est remise à jour à chaque fois que nécessaire, il n’y a donc pas de date précise d’échéance, mais une surveillance en continue des compagnies aériennes.
Robert Kassous