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Les tigres de papier

alea-jacta-est [1]Deux affaires dont le lien commun est l’intégrisme salafiste musulman se sont déroulées simultanément il y a trois jours.

Le premier attentat fut contre une usine de produits chimiques d’origine américaine classée Seveso. Un site industriel situé à Saint Quentin Fallavier non loin de Lyon. La seule victime fut le responsable d’une entreprise de transport qui fut décapité par l’un de ses employés avant de perpétrer son attentat.

Un incroyable nombre d’interventions médiatiques de tous types mais surtout politique et opportunistes se sont immiscées dans la gestion de cet événement. Le chef de l’état lui-même, commentait, presque en direct les événements comme n’importe quel journaliste de terrain. Le premier ministre rassurait les français depuis la Colombie. Au moins une personne se sentait en sécurité.

Un déploiement humain s’est rapidement mis en place. L’enquête a été vite bouclée, car le présumé coupable avait été arrêté immédiatement in situ par un pompier qui intervenait sur l’incendie déclenché par le terroriste. Ce pompier est d’ailleurs le seul vrai héros de cette triste histoire.

Simultanément, un ou deux (on ne sait toujours pas trop ?) terroristes toujours islamistes, déguisés en touristes assassinaient sur la plage et dans le hall de réception de l’hôtel Riu Imperial Marhaba à Port El Kantaoui 38 personnes et faisait autant de blessés. De nombreux touristes européens figuraient parmi les victimes.

Apparemment, aucun touriste français parmi les touristes décédés. En tout cas pour l’instant.

Il faut reconnaître qu’abondance de faits doit nuire à la presse.

Alors, il a bien fallu prioriser les deux cas. C’est donc l’égocentrisme national qui l’emporta et déclencha la surmédiatisation décrite ci-dessus. Selon le principe cher à Jean Cocteau : « Puisque ces mystères nous dépassent feignons d’en être l’organisateur. »

L’actualité se télescopant, la plupart des médias ont, dans un premier temps négligé, l’attentat Tunisien. A croire que la valeur humaine n’a pas tout à fait le même prix en France qu’à l’étranger.

Pourtant, si nous devions catégoriser l’horreur, l’attentat en Tunisie me semble infiniment plus dramatique, survenant seulement trois mois après l’attaque du musée du Bardo à Tunis.

Cet attentat signera sans doute l’arrêt de mort du tourisme Tunisien dans un pays en plein marasme économique et par ricochet celui de la démocratie en Tunisie. Il faut faire quelque chose, mais quoi ?

Et que dire ? Hormis constater que l’occident est désormais devenu «un tigre de papier», comme le disait en d’autres temps Mao Tsé-toung.

Lucius Maximus,
Sénateur indépendant