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Les formidables résultats du transport aérien

Pour une fois, arrêtons de parler des difficultés économiques de ce secteur pour nous arrêter un instant sur les formidables progrès réalisés en finalement peu d’années.

Je suggère d’ailleurs aux lecteurs que cela intéresserait, de se procurer une brochure éditée en Australie intitulée : « Plane Simple Trust » où il est fait justement état non seulement des avancées déjà réalisées, mais qui trace également les perspectives à moyen terme. Essayons en peu de mots d’en tirer les principaux enseignements.

La vitesse

Elle a finalement très peu évoluée depuis l’arrivée du fameux Boeing 707 qui volait déjà à plus de 900 km/h. Certes il y a bien eu une incursion vers le supersonique avec le Concorde, mais pour le moment tout au moins, cela s’est révélé une piste sans issue. Reste que ceux qui ont volé sur ce magnifique avion, en ont gardé un très fort souvenir.

La fiabilité

Elle s’est considérablement accrue.
Non seulement celle des moteurs, mais également de l’entière avionique. Le record du monde de distance en avion a d’ailleurs été établi par un appareil équipé de seulement 2 moteurs : c’est le Boeing 777/200 ER qui le 11 octobre 2005 a rejoint Hong Kong à Londres en passant par le Pacifique, l’Amérique du Nord et l’Atlantique, soit 21 601 km.
La fiabilité accrue permet des vols directs là où il fallait faire de nombreuses étapes consommatrices de carburant. Un Boeing 707 devait faire 4 étapes intermédiaires pour rejoindre Francfort à Perth en Australie, un Boeing 747 n’en faisait plus qu’une et le Boeing 787 le fait non-stop.

Le bruit

Quoique puissent en dire les écologistes, les progrès réalisés par les constructeurs sur le bruit ont tout simplement été remarquables.
Le cône de bruit du Boeing 707 était de 54 Sq Miles  soit 140 km2 alors que le Boeing 777 est confiné à 1 Sq Mile soit 2,6 km2. Cette réduction est tout simplement stupéfiante.
Cela veut dire que le bruit perceptible a été diminué par plus de 50 en 50 ans. Et la nouvelle génération d’avions, disons à partir du Boeing 787 aura son cône bruit confiné à l’intérieur de l’aéroport.

Le gain de poids

Un énorme travail a été fait pour gagner du poids par tous les moyens possibles, depuis l’élimination des câblages jusqu’aux matériaux composites lesquels entrainent à eux seuls une économie de poids de 20 %. Certes cela entraine certains inconvénients et les mises au point sont toujours difficiles comme Boeing peut en faire actuellement l’expérience avec son Dreamliner.  Mais enfin il faut se rappeler les difficultés de mise en service du B 747 dont les moteurs avaient une fâcheuse propension à exploser.

L’aérodynamique

Sans que cela soit toujours très perceptible, elle s’est également beaucoup améliorée, en particulier avec le dessin des ailes.
Rien qu’entre le Boeing 737/200 et le Boeing 737/600 équipé de winglets, l’efficacité des ailes a été augmentée de 35 %

La consommation

Sous l’effet conjugué de toutes les avancées technologiques : avionique, aérodynamique, nouveaux moteurs, gain de poids et j’en passe, la consommation a fait des progrès fulgurants.
L’A 380 consomme, tenez-vous bien, 82 % de moins au siège que le Boeing 707 soit 5 fois moins de carburant. Et les améliorations sont continues.
En 1985, la consommation moyenne était de 8 litres de carburant par passager et pour 100 km. En 2025 ce même ratio passera à 3 litres.
D’ores et déjà plusieurs appareils ont une telle performance : les Airbus 380 et 350 et le Boeing 787, par exemple.
Au fur et à mesure de leur entrée en service, la consommation moyenne diminuera, bien évidemment.

Le remplacement des flottes

Bien que les appareils acceptent un vieillissement bien supérieur à ce qui avait été prévu, pas moins de 28 600 nouveaux avions entreront en service d’ici à 2026, sur une flotte totale qui sera alors composée de 36 400 appareils c’est assez dire l’impact que les nouvelles technologies auront sur l’économie et les aspects environnementaux du transport aérien.

Les compagnies aériennes perdent peut-être de l’argent, mais le transport aérien en lui-même est florissant, porté par une croissance moyenne de 5 % par an et soutenu par de fantastiques avancées technologiques. Cela vaut bien un coup de chapeau !

Jean Louis BAROUX