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Le tourisme à la Réunion toujours bloqué par les Gilets jaunes

Paralysée depuis cinq jours par le mouvement des « gilets jaunes », l’île de La Réunion est confrontée à une flambée de violences comme elle n’en avait plus connu depuis près de trente ans et qui a largement débordé la question du pouvoir d’achat.

« L’évolution du mouvement est intolérable : les blocages routiers durant la journée se transforment en violences urbaines la nuit« , a dénoncé mardi soir la ministre des Outre-mer Annick Girardin, en évoquant des violences commises par « des jeunes gens qui n’ont rien à voir avec les gilets jaunes« .

En dépit d’un couvre-feu décrété par la préfecture, de nouveaux incidents ont éclaté mardi soir, notamment au Chaudron, un quartier populaire de Saint-Denis-de-La-Réunion. Une grande surface a été pillée et des voitures incendiées.

Voitures brûlées, commerces incendiés, automobilistes rackettés et caillassés: les incidents de la nuit de lundi à mardi avait déjà conduit le préfet Amaury de Saint-Quentin à instaurer mardi un couvre-feu partiel sur la moitié des communes de l’île.

Jusqu’à vendredi au moins, il sera interdit d’y circuler entre 21H00 et 06H00, « une mesure forte, inédite » et « adaptée à cette menace« , selon le préfet.

En attendant, tous les établissements scolaires, des crèches à l’université, ainsi que les administrations étaient fermées mardi.

La quasi-totalité des événements culturels et sportifs ont été annulés. L’aéroport international Roland-Garros a fermé à 18 heures locales (15 heures à Paris) jusqu’à mercredi matin, obligeant les compagnies aériennes à revoir leurs horaires ou à annuler des vols.

Selon la préfecture, il y a eu une dizaine d’interpellations et cinq policiers ont été blessés. Des renforts de gendarmes mobiles sont arrivés lundi de Mayotte. D’autres étaient attendus, sans que la préfecture en précise le nombre.

La crise actuelle est partie du mouvement des « gilets jaunes » qui, comme partout en France, ont protesté samedi contre la hausse des prix des carburants et la baisse du pouvoir d’achat. Mardi après-midi, 37 barrages routiers étaient actifs sur les routes de l’île.

Mais cette grogne, pacifique au départ, a rapidement dégénéré lorsque des bandes de jeunes ont organisé des blocages sur plusieurs grands axes et réclamé aux automobilistes un droit de passage allant de 5 à 20 euros.

Pour avoir refusé de payer, plusieurs automobilistes ont été agressés et dépouillés, leurs voitures caillassées.

Depuis samedi, des dizaines de véhicules ont été incendiés dans plusieurs villes, la plupart des poubelles brûlées. Une quinzaine de commerces ont été pillés et parfois incendiés par des émeutiers dont certains âgés de seulement 14 ans.