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L’affaire Rozenberg ou comment un gamin s’est payé El Al

Eli Rozenberg, un jeune américano-israélien de 27 ans, actuellement étudiant à l’université new-yorkaise de yeshiva, vient de devenir propriétaire de la compagnie nationale israélienne El Al. Bravo !

Le jeune tycoon après un raid boursier pas si audacieux que cela (il a placé la seule offre d’achat à la Bourse de Tel-Aviv, ses concurrents s’étant désistés.)
Donc, pour 150 millions de dollars, sa société, Kanfei Nesharim est devenue l’actionnaire majoritaire du transporteur aérien israélien en grande difficulté financière.

Un investissement sans doute facilité par son père, Kenny Rozenberg, un homme d’affaires, fondateur de la chaîne de maisons de retraite américaine US Centers Health Care. Qui, pour la petite histoire, aurait été chargé par son rabbin d’acheter la compagnie aérienne israélienne.

Néanmoins, le mois dernier, l’avocat d’El Al, a demandé des éclaircissements à l’avocat israélien d’Eli Rozenberg. Il voulait savoir si son client représentait réellement son père ou d’autres investisseurs inconnus dans le cadre de l’achat de la compagnie.

Désormais, la famille Rozenberg, qui n’était pas connue pour avoir la moindre expérience dans le monde du transport aérien, siège au côté de l’état israélien qui pour sa part, s’était engagé à acheter 30 millions de dollars d’actions non désirées.

L’émission d’actions en bourse faisait partie du plan de sauvetage de 400 millions de dollars mis en place par l’état hébreu, consistant en des prêts à hauteur de 250 millions de dollars et garantit pour 75 % par l’état de leur montant en cas de défaillance.

Une opération destinée à soutenir les fonds propres d’El Al. En effet, la compagnie cumule plus de 2 milliards de dollars de dettes. Bien que 2 000 personnes aient déjà été licenciées.

503 des 6303 employés de la compagnie travaillent actuellement pour assurer l’exploitation quotidienne. Les autres sont à la maison, en congé sans solde.
C’est dans ce contexte que la nouvelle direction cherche à restaurer la confiance des passagers et d’assurer l’emploi de milliers d’employés restants. Et surtout de conduire El Al vers un avenir plus pérenne, en tout cas moins sombre.

Selon la nouvelle direction, El Al mettrait l’accent sur la ponctualité et l’amélioration des services de restauration dans toutes les classes. Il faut bien commencer par les fondamentaux. Pour le reste, on verra plus tard.

Mais rien n’est gagné, et des doutes considérables existent toujours quant à l’avenir du transporteur israélien.
Alors Eli, bonne ou mauvaise affaire ? Seul l’avenir pourra le dire. Kenny devrait tirer les ficelles, que Dieu soit avec lui et avec ses dollars.

François Teyssier