J’ai testé le Orly-Papeete de French Bee, ouh la la …


Ouverte en mai, la liaison Orly-Papeete via San Francisco de French Bee est un indéniable succès. Des avions complets dans les deux sens, un plutôt bon respect des horaires, des prix attractifs… de quoi satisfaire compagnie et clientèle. Mais pas sans quelques problèmes. Récit d’un périple à l’autre bout de la planète.

Notre but était de profiter de l’escale californienne pour un city break de trois jours à San Francisco avant de rejoindre la Polynésie Français.
Puis d’exercer notre résistance à quelques 18 heures en l’air sur le vol retour. On achète donc en mars, en pré-vente, deux boucles en classe éco, un repas et une valise de 23 kg compris : une Orly-San Francisco et une San Francisco-Papeete. Le même avion réalisant la totalité du parcours, aucun souci d’horaires de correspondances.

Premier étonnement : le tarif des 11 heures depuis la France jusqu’en Amérique (497€89/personne) est bien moins cher que pour les 7 heures vers Tahiti (625€44).

Question de concurrence sur les lignes. Nous sommes deux pour un départ le 16 septembre et un retour le 27, soit dans plus de six mois au jour de notre achat sur la plateforme internet de French Bee… en anglais à l’ouverture.

La confirmation de réservation ferme arrive tout de suite de la compagnie (en plusieurs exemplaires à répétition qui mettent un rien de stress et de doute !) et nous pouvons préparer nos séjours.

Entre mépris…

Le planning de trois jours à San Francisco est forcément serré entre visites incontournables et rencontres avec des personnalités locales.

Dans la ville la plus chère des USA, nous dénichons un hôtel à quelque 280€ la nuit, sans petit déj’ bien sûr, et louons une voiture à récupérer et rendre à l’aéroport. Nous finissons par caler à force de multiples échanges nos rendez-vous.

Pour la Polynésie, nous avons choisi quatre jours sur Moorea et 2 sur Tahiti. Nouvelles réservations d’hôtels sur chaque île et location d’une voiture pour Moorea. Le tout payé d’avance sur le net. Nous sommes prêts.

Et c’est alors qu’à la mi-août, à un mois de notre envol de Paris, nous recevons deux mails de French Bee. Sans un mot d’explication, juste deux billets d’avion entre San Francisco et Papeete… pour deux jours plus tard que notre réservation initiale. Panique à bord !

Au téléphone, la personne de la compagnie nous explique que l’aéroport international de San Francisco craint un surcroît d’activité pour le 19 septembre et a donc annulé de son propre chef quelques décollages, dont le notre par hasard. Tiens donc !

French Bee nous a d’office inscrit pour le décollage suivant, le vendredi au lieu du mercredi acheté. C’est comme  ça, un point c’est tout, nous explique-t-on avec une froide courtoisie.

Et si ça ne nous plait pas, nous n’avons qu’à écrire un mail au sav de la compagnie.
Chose faite en termes polis afin d’expliquer l’imbroglio que ce changement d’avion met dans nos rendez-vous bloqués et surtout le surcoût que vont occasionner deux nuits et deux jours supplémentaires à San Francisco, la perte de nos locations sur Moorea, etc.

Deux jours plus tard, un mail nous annonce que nos billets d’avions avaient été changés et que d’autres allaient nous parvenir. C’est donc l’explication
qui arrive après les billets.

Trois jours après, encore un mail signé French Bee mais cette fois du sav : notre dossier a été transmis à la hiérarchie qui nous recontactera quand elle aura pris une décision.
Aujourd’hui, quinze jours après notre retour, nous attendons toujours cette réponse.

… et absurdité

Nous avons décidé de maintenir notre voyage. Recherche d’hôtel, négociation auprès des prestataires déjà payés, changements de rendez-vous… l’addition dépasse allègrement les 700€, plus qu’un billet d’avion. Nous voici donc à Orly le 16 septembre. L’embarquement à bord du bel Airbus 350-900 n’en finit pas et on décollera en retard.

L’avion est très propre, le personnel de bord souriant, mais l’étroitesse latérale des sièges va être un enfer durant 11 heures. Je ne vous raconte pas le repas avec le coude du voisin dans votre visage pendant que le votre aveugle le passager de l’autre côté… Mais surprise, le repas éco est plutôt savoureux. Un bon point.

Le 17 septembre, dans notre hôtel de San Francisco, nous recevons un mail de French Bee : « votre départ d’Orly pour San Francisco est proche. Aidez nous à partir à l’heure en faisant votre pré-enregistrement. » Ca fait presque 24 heures que nous sommes déjà arrivés ! No comment. Du coup, nous allons durant tout notre séjour épier notre smartphone chaque heure dans l’inquiétude d’une surprise de plus.

Au départ de San Francisco pour Papeete, le mail de demande de pré-enregistrement arrivera au moment où nous nous assoyons sur nos sièges dans l’appareil. Nous en rigolons : y’a du mieux ! Même bagarre pour manier sa fourchette et même amabilité du personnel de bord.

A l’issue de nos quatre jours polynésiens (peut-être un record de court séjour si loin de la métropole), est venu le temps du retour d’une traite vers Paris. Enfin deux traites car à l’escale technique de San Francisco, tout le monde doit sortir de l’avion, passer les formalités d’entrer USA, aller récupérer sa valise de soute, se réenregistrer et repasser les formalités pour sortir des USA.

Le temps est restreint entre l’atterrissage et le redécollage, alors c’est la course, la bousculade et le stress. Annoncer comme temporaire au lancement de la ligne par French Bee, cette absurdité, voulue par les autorités américaines et non pas la compagnie, n’est pas près d’être supprimée. Il est important de dire que French Bee prend le problème au sérieux et poste tout au long du cheminement dans l’aéroport des personnels estampillés pour faciliter le transit. Bravo, mais c’est bien un minimum de service.

Cour des miracles

A l’approche de Paris, nous avons vu ou revu la plupart du mince choix de films sur l’écran de dossier et par chance, nous arrivons avec une demi heure d’avance. Super. Mais pas assez pour faire oublier les désagréments des vols enchaînés. Et ils ne viennent pas tous de French Bee.

Nous l’avons dit : le PNC est souriant et sympathique, et pourrait servir d’exemple à de grandes compagnies nationales. C’est le concept même de low cost qui engendre un mal être. En effet, les prix plus abordables des vols ont amené dans les avions des passagers non habitués à la simple civilité à adopter dans un espace si restreint.

Entre le passager de hublot qui exige de se lever en plein service du repas, entre ceux qui n’ont pas pris l’option repas et allongent à fond leur fauteuil empêchant le passager arrière de manger, entre les quelques uns qui ont oublié le concept de savon et savourent de lâcher des flatulences qu’ils n’entendront pas avec leur casque sur les oreilles, mais leurs voisins si, entre les multiples enfants hurlant pour que leurs parents leur passent tous leurs caprices comme à la maison… le vol prend parfois des allures de cour des miracles. On en vient à admirer le flegme indéfectible des hôtesses et stewards.

A quand un code de bonne conduite en plus des consignes de sécurité ? Et si French Bee prenait l’initiative !

Yves Pouchard





    2 commentaires pour “J’ai testé le Orly-Papeete de French Bee, ouh la la …

    1. Bienvenu dans le voyage organisé par le client tout seule et livré à lui-même.

      Coût supplémentaire 700 € et des heures d’organisation et du stress pendant le voyage.

      ils sont même finalement assez contents d’eux de s’en être sortis alors qu’ils auraient déjà engagé un procès si un Tour Operator ou une agence leur avaient donné un tel service d’encadrement de leur voyage.

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