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Il y a une vie (et du tourisme) après Prague…

Si ces derniers jours, les intempéries de ce drôle de printemps ont dramatiquement touché la République Tchèque, c’est par contre une météo au beau fixe et porteuse de prévisions optimistes qui semble prédominer dans le ciel du tourisme tchèque.

Bien que toujours relégué loin du peloton de tête des marchés étrangers -emmené par l’Allemagne, la Russie, la Pologne et la Slovénie-, le marché français au pays de Kafka ne cesse de progresser depuis quelques années.

On a ainsi dénombré plus de 265 000 visiteurs en 2012.
Et ce nonobstant une légère stagnation, conséquence d’un calendrier perturbé par deux week-end électoraux en France au printemps dernier.

De fait, la grande majorité de nos concitoyens qui se rendent en République Tchèque le font aux premiers beaux jours, pour des city break et quasiment – pour ne pas dire essentiellement- en direction de Prague.

En poste à Paris depuis le début de l’année, Filip Votova, le nouveau directeur de Czech Tourism, est bien conscient de cette situation.
Photo Filip Votava_CzechTourism [1]

Prague fait la force du tourisme tchèque, mais d’une telle façon que « la capitale magique de l’Europe » (comme l’écrivait André Breton) étouffe toutes les autres destinations, sites et attractions que propose ce pays attachant.

« C’est vrai que Prague n’a plus besoin de promotion…Nous nous devons maintenant de porter nos efforts afin de faire découvrir aux français nos régions et l’éventail de l’offre qu’elles proposent, du golf aux thermes et soins en passant par les activités et loisirs sportifs ! » insiste Filip Votova.

L’autre objectif affiché de Czek Tourism porte sur l’allongement des saisons touristiques et de la durée des séjours.

« La durée moyenne pour les touristes français ne dépasse pas trois nuitées. Cela correspond de fait à la durée d’un city break, ou à un rapide passage au cours d’un circuit comprenant plusieurs pays d’Europe centrale… »

Francophone aguerri, ne s’exprimant qu’avec parcimonie et à bon escient, M. Votova possède l’avantage de bien connaître son pays… et la France.
Au cours d’un remarquable cursus universitaire qui l’a conduit -entre Histoire Moderne et Relations Internationales- à travers plusieurs universités européennes, il a séjourné à Nice -Sophia Antipolis- et a pu mieux appréhender encore la culture et le patrimoine de la France.


Ostrava et la Moravie du Nord, à titre d’exemples édifiants

On savait effectivement que des régions comme celles de la Bohême ou de la Moravie du Sud regorgeaient de trésors et de témoignages hérités des riches heures de l’histoire mouvementée de ce pays.

Plus problématique semblait être l’intérêt que l’on pouvait porter à la Moravie du Nord, cette zone frontalière de la Pologne dont l’épine dorsale a pour nom la troisième ville du pays, Ostrava.

« Cœur d’acier » de tout l’ancien bloc soviétique dans le passé, la capitale régionale et son agglomération (prés d’1M d’habitants),  trainait derrière elle une réputation de ville grise jonchée de friches industrielles gigantesques.

Prés la fin de l’exploitation des mines de charbon et la fermeture de l’industrie lourde, Ostrava a mis un certain temps à se relever.

« Mais notre stratégie progressive, en se tournant vers l’Ouest, a commencé à porter ses fruits » confie Vaclav Palicka, le chef du Département développement Économique à la mairie.

L’arrivée de Hyundaï (qui a implanté ici sa seule unité en Europe) mais aussi de nombreux investisseurs occidentaux ont redonné de l’élan à la région.

Avec un taux de chômage autour de 10 % et une population habitué aux durs labeurs -héritage de générations de mineurs-, le bassin d’Ostrava séduit ainsi de grandes multinationales. Et dans un deuxième temps, « pour renforcer la fierté Ostravienne » comme s’est plu à le souligner M. Palicka, est venu le moment d’investir dans les domaines de la culture et des loisirs…

C’est ainsi que les fameuses friches industrielles et la première d’entre elles, Vitkovice, ont subi de fantastiques transformations.
OSTRAVA 4 008 [2]
De véritables châteaux d’aciers s’offrent désormais à la vue et à la visite. De prime abord, on se croirait transporté dans une ville futuriste en déambulant entre les tours d’aciers, les tuyaux et les tubes de ce qui, sous la coupe de la famille Rothschild, constitua naguère un complexe unique regroupant tout le processus de sidérurgie.

L’ancien haut fourneau n° 1 est maintenant accessible par un funiculaire vitré qui a remplacé les bennes à charbon…. le gigantesque réservoir à gaz abrite désormais halls d’expositions et le « gong », une salle de spectacle de 1500 places…  D’anciens ateliers ont été transformés en Musée de l’Industrie et des Techniques Modernes…

« Prague a son château dans le quartier d’Hradeany, ici nous surnommons les trois blocs du complexe de Vitkovice le Hradeany d’Ostrava… » explique dans un excellent français Hana Pilarova, notre jeune guide de l’Alliance Française.

Toujours dans le domaine des attractions techniques d’envergure, le Parc Landek vaut le déplacement.
Un véritable musée de la mine sur les traces de ceux qui travaillaient au fond, avec au cours de la visite une petite descente dans les entrailles de la terre qui vaut tous les discours.

Mais il y a encore beaucoup à découvrir de cette ville, comme le château médiéval Slezskoostravsky hrad, la cathédrale du Divin Sauveur ou la Maison des Arts « Dum Umeni » qui abrite le tableau de « la Belle Judite » du fameux peintre autrichien Gustav Klimt.

Vous ne pourrez échapper à une montée au sommet de la tour du nouvel Hôtel de Ville « Nova Radnice », la vue à 73 m de haut permettant d’appréhender tous les paradoxes architecturaux de la cité.

Et puis, après une journée bien remplie, comment ne pas se laisser séduire par la Rue Stodolni, une rue qui ne dort jamais et qui propose sur quelques centaines de mètres plus de 60 bars, restaurants, clubs, cafés…
Une rue où se conjuguent toutes les musiques, où se dégustent tous les cocktails et des hectolitres de bières, le tout dans la bonne humeur. C’est là que vous sentirez à coup sur se réveiller la slavitude qui sommeille en vous.

Devenue une attraction à part entière, la Rue Stodolni attire les week-end des jeunes venus de tout le pays mais aussi de Pologne et d’ Allemagne pour faire la fête et danser.
Mais même si dans certains clubs, de charmantes jeunes femmes vêtues de court -doux euphémisme- se trémoussent sur les comptoirs, on est bien loin du temps où Ostrava était appelée la « ville du vice », lorsque de nombreuses péripatéticiennes attendaient le client sous les porches du centre ville !

 

D’Ostrava pour La Quotidienne,
Jean BEVERAGGI

 

Infos pratiques/

Pour y aller : On peut évidemment prendre un vol via Prague toute l’année… mais aux beaux jours,  Smart Wings, la filiale low-cost de Travel Service assure deux fois par semaine une confortable et rapide liaison Paris CDG/ Ostrava. Et ce en moins de 2 h de vol, avec une arrivée dans un petit aéroport flambant neuf et bien relié à la ville.
Pour un prix A/R qui s’ajuste selon la demande mais qui reste très attractif.

Hébergement : Aussi surprenant que cela puisse paraître, Ostrava dispose de 3 000 lits, et 10 de ses hôtels sont classés 4 étoiles.
Dans la région ils sont même 21 à ce niveau. Le Mercure dans le centre d’Ostrava est pratique pour découvrir la ville. Mais à quelques kilomètres en direction des montagnes de Beskydy et de la petite station de Pustevny, vous trouverez le Miura. En bordure des 36 trous du golf de Celadna, cet établissement fait la part belle au design et à l’art. Mais aussi à la beauté avec un centre de Spa hors du commun.

Évènements/

« Colours of Ostrava » du 18 au 21juillet Un festival de musique au cœur de Vitkovice

Il s’agira de la 12 ème édition de ce qui constitue le plus grand festival de musique international en République Tchèque.
Colours of Ostrava qui réunit chaque année plusieurs dizaines de milliers de spectateurs, a la particularité de se dérouler au cœur du complexe de Vitkovice, dans un site insolite ou la nuit venue les jeux d’éclairages ajoutent encore à la magie du cadre.

Le programme de cette année permettra de danser au rythme de 150 groupes tel que Sigur Ros, The Knife, Jamie Cullum, Damien Rice, Bonobo, Woodkid et bien d’autres… ce festival qui balaie toute la gamme, de l’électro au jazz, offre aussi des films, des rencontres, des ateliers et des représentations de théâtre.

On notera que pour les jeunes -et moins jeunes- français désirant participer à ce festival, mais aussi découvrir cette nouvelle destination, Bravofly.fr propose des vols à tarifs doux du 18 au 21 juillet, avec un A/R Paris/Ostrava à 142 euros/personne.

Autres villes de départ et Vols + Hôtel sur www.bravofly.fr [3]