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Est-ce la lutte finale ?

alea-jacta-est [1]J’aimerai avoir la verve et le talent de Michel Audiard pour décrire la situation consécutive à la grève des principaux syndicats de pilotes d’Air France.

Tout d’abord, je tiens à affirmer que je ne suis pas contre le droit de grève qui est un droit à valeur constitutionnelle.

Ceci dit, c’est quoi ce binz ?

Pour faire simple, je dirai que c’est la lutte des classes (pas celles à l’intérieur de certains avions) mais celle chère à Karl Marx, mais à l’envers.

De pilotes de ligne : Des nantis grassement payés qui font une révolution de palais pour obtenir des assurances de leur direction. Elle doit apaiser leurs craintes de ne pas baisser leurs revenus à terme. En effet, ils subodorent que dans sa présumée traîtrise, la direction d’Air France veuille introduire un loup dans la bergerie. Un nouveau modèle économique low cost en créant Transavia Europe et en utilisant des Airbus A320 en lieu et place de Boeing 737.
Moi, à leur place j’exigerai aussi une amélioration de la qualité des plateaux repas ! Donc, tous les agneaux ne sont pas silencieux. Alors utilisant le bon vieux syndrome du cariste de chez Renault (A ne pas confondre avec les autocaristes) les camarades syndiqués pilotes ont pris en otages :

Les passagers. Comme d’habitude. Ce sont eux les agneaux silencieux. Et pour une fois près des 3/4 des personnes interrogées ont désapprouvé. C’est assez rare pour être dit.

Le personnel au sol : Qui manifeste fortement sa désapprobation. Créant une scission entre le personnel au sol et les navigants.

La direction d’Air France : Là, c’est plus ambigu. Passe encore le fait que des salariés fussent-ils pilotes d’Air France contestent une décision de leur direction. C’est la règle du jeu de la lutte des classes. Mais, le problème est que le management de la compagnie nationale ait cédée sur un projet qui semble pourtant évident dans le contexte économique actuel et les demandes de la clientèle.

L’ensemble des sous-traitants du transport aérien : gestionnaires des aéroports, sociétés de handling, transporteurs routiers, ferroviaires et tant d’autres qui sont impactés directement ou indirectement.

Et, point qui nous intéresse particulièrement les agents de voyages.

A ce sujet, il faut noter la position du SNAV qui estime à 5 M€ la perte subie par la profession durant la première semaine de grève. Pourquoi pas ? Alors rêvons un peu au delà de l’effet d’annonce. Comment seront répercutés les éventuels dédommagements. A qui seront-ils donnés : aux adhérents du SNAV ? à l’ensemble de la profession qui est globalement lésée ?

Air France durement affecté par les conséquences de la grève acceptera t’il de verser cette somme. Sous quelle forme ?

A mon avis, si la négociation amiable échouait le seul moyen serait d’attaquer Air France sur le fondement de l’article 1382 du Code Civil.

Mais les dommages consécutifs à toutes grèves sont prévisibles et pas insurmontables.

Mais qui osera assigner Air France en dommages et intérêts ? Surtout dans le contexte actuel. Qui apportera les indispensables preuves pour étayer les dommages ? La faute et le lien de causalité en le dommage et la faute. Alors, au delà des paroles on fait quoi et comment ?

Aujourd’hui la grève est finie. La plupart des avions d’Air France ont assuré le trafic. 

Que veulent désormais les pilotes ? Le remboursement des journées de grève !

Lénine réveille-toi ils sont devenus fous !!

Votre dévoué

Lucius Maximus
Sénateur indépendant