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Est ce désormais la fin du Tourisme ? Une analyse sans concession

La disparition du tourisme est un scénario plus que probable. En tout cas parfaitement fondé. Mais il est sûr que les professionnels du voyage n’aimeront pas l’entendre, car ils ont besoin d’optimisme et ont toujours mis des paillettes brillantes sur tous leurs problèmes.

Nostradamus l’avait-il prédit ?

Trop de personnes subodorent et colportent des théories fumeuses à la limite du complotisme. Moi, tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien. Comme tout le monde, médecins et gouvernants compris.

Mais le confinement est difficile à endurer. Il faut bien tuer le temps. Alors, je ne suis retourné vers les prophéties du meilleur des prédicateurs méridionaux d’hier, ou d’aujourd’hui. Le plus célèbre en tout cas : Michel de Nostredame dit Nostradamus.

Dans le contexte de la presse professionnelle touristique, c’est une sérieuse référence.

En 1555, il avait prévu pour 2020 « une maladie grave, difficile à détruire qui allait tuer des millions de personnes dans le monde ».

Il parlait également « d’une période de transformation de notre monde et la renaissance de l’humanité. » Ne sachant ou ne voulant pas faire partie des oiseaux de mauvais augure.

Tant qu’à écrire, je vais donc me concentrer sur les réalités présentes et tenter d’estimer les conséquences économiques à venir. Des faits, juste des faits.

Le monde du tourisme tel qu’il existait est actuellement quasiment détruit dans le monde entier. Les pouvoirs publics perfusent et dopent massivement les transporteurs et les groupes touristiques.

Courant le risque à terme de maintenir en vie des zombies qui périront lorsqu’ils s’apercevront que leur modèle économique obsolète les empêchera de rembourser les prêts qu’ils ont obtenus, le gouvernement norvégien l’a bien compris en refusant le sauvetage de la compagnie Norwegian qu’il savait être un gouffre insondable. Cet exemple courageux sera-t-il suivi ? Seul l’avenir nous le dira ?

Le paradoxe français, comme souvent, nous place à part. Les petites agences de voyage sont pléthores. Pour l’instant, elles tendent leurs sébiles à qui voudra leur faire l’aumône et attendent des jours meilleurs.

Mais en attendant quoi ? Un travelthon ?

Plus tard, à la fin de la pandémie, leur problème sera résolu comme celui des autres acteurs du monde du tourisme.

Actuellement, le robinet du crédit illimité est largement ouvert. Une situation acceptée par beaucoup de gens habitués au jacobinisme institutionnel national. Souvent ce sont les mêmes qui le critiquent. Et pourtant…

Beaucoup d’entreprises ont actuellement un passif beaucoup plus important que leurs actifs ou leurs bénéfices. En d’autres termes, elles sont virtuellement en faillite.

Seules les entreprises les plus solides, disposant des meilleurs gestionnaires, celles qui auront les modèles économiques le plus élaborés ou les adaptés à cette nouvelle donne survivront. Les moins endettées en tout cas.

Ce n’est qu’une question de temps. La fin de la pandémie bien sûr. Ainsi que la réaction commune des banques et du gouvernement concernant le remboursement effectif des prêts qu’ils ont consentis ou garantis.

Il ne faut pas être devin pour comprendre qu’au sortir de la crise, l’horizon économique de la profession sera sombre pour tous. La rentabilité des acteurs du tourisme sera faible pour une assez longue période.

D’autant plus que les besoins de liquidité des plus affaiblis seront importants et qu’ils n’auront aucune autre solution que de faire baisser les prix des voyages dans l’espoir d’exister. Faire de la « cavalerie » pour survivre. Pendant combien de temps ?

Une fois de plus, les consommateurs sortiront les principaux bénéficiaires de cette situation. Le client est roi.

Le marché risque de se rétrécir au fur et à mesure des défaillances d’entreprises. Ce qui sera un bien pour les survivants. Un mal pour un bien.

Des professionnels qui devront ne pas oublier que le service à apporter aux voyageurs sera leur principal atout pour atteindre rapidement leurs futurs objectifs.

La renaissance prévue par Nostradamus sera à ce prix.

François Teyssier