Des liens indissociables entre Tourisme et Transport aérien
9 décembre 2025 Jean-Louis Baroux Aucun commentaire À la une France, Surtourisme, transport aérien 2323 vues
Voilà un sujet auquel tout le monde peut répondre. Le transport aérien peut-il exister sans le tourisme et quel serait l’avenir du tourisme sans le transport aérien ? Les comportements ont bien changé depuis le début de l’aviation civile moderne à la fin de la deuxième guerre mondiale.
On est passé d’un transport très cher, d’une fiabilité aléatoire et fréquenté par une élite, à un transport de masse dont une très grande partie de la clientèle est composée par des touristes.
Cette évolution s’est faite d’abord très lentement, dans les années 1970 alors que l’aviation civile
avait déjà conquis ses lettres de noblesse.
Les voyages à motivation personnelle ne représentaient qu’une petite partie de la clientèle, autour de 20 % alors que la proportion s’est maintenant inversée.
Comment en est-on arrivé là ?
Trois phénomènes ont conduit à cette évolution. Tout d’abord la croissance économique mondiale a fait émerger de nouvelles couches de clientèles qui disposent d’un revenu suffisant pour se payer des voyages en avion.
C’est d’autant plus facile que le prix du transport aérien a connu une constante baisse sous l’effet de la concurrence et de l’amélioration des appareils, beaucoup plus performants, fiables et confortables.
Et puis le concept des compagnies « à bas coûts » est venu apporter une formidable accélération à la capacité d’accès pour les nouveaux consommateurs.
Donc, aucun doute, le développement du transport aérien est bien dû aux clients à motivation touristique et aux relations personnelles ou familiales.
Sans cette clientèle qui représente bon gré, mal gré 80 % des passagers, pas de transport aérien viable, mais sans l’apport des 20 % de clients affaires qui contribuent encore à la moitié du chiffre d’affaires, pas d’aviation commerciale non plus.
L’accès à un affichage tarifaire sans relation avec l’économie, quitte à compenser l’absence de recette par la vente de services annexes et pourtant indispensables, comme l’enregistrement des bagages par exemple, a amené un nouveau phénomène : le surtourisme.
Celui-ci commence à poser de sérieux problèmes à nombre de villes et lieux touristiques majeurs.
Cela s’est bien évidemment traduit par de nouvelles destinations, plus de fréquences aériennes, en bref plus d’avions dans les airs.
Et par voie de conséquences l’opprobre a été portée sur le transport aérien source de tous les maux alors que finalement il ne fait que répondre à une demande sans cesse croissante.
Or le tourisme avec près de 4 % du PIB mondial est devenu une activité majeure dans la vie planétaire.
Certes il conduit à certains excès mais il produit également des effets très salutaires.
Combien de pays, de régions ou de villes doivent leur prospérité à une clientèle qui n’aurait certainement pas l’idée de se déplacer vers ces endroits si le transport aérien ne leur offrait pas la possibilité économique de le faire.
Rajoutons que la modicité des prix aériens conduit les consommateurs à dépenser plus pour leurs prestations terrestres pour le meilleur profit des populations visitées.
Il reste cependant au transport aérien à faire de sérieux efforts pour faciliter le transit par les aéroports.
La clientèle touristique est souvent peu familière des procédures d’embarquement aérien lesquelles sont rendues artificiellement complexes surtout si on les compare à celles pratiquées dans les gares ferroviaires.
Pourquoi continuer à infliger aux passagers aériens le passage toujours désagréable par les Postes d’Inspection Filtrage (PIFs) alors que les clients des trains peuvent s’en affranchir ?
Ce sont les mêmes personnes auxquelles on insinue l’idée que les risques terroristes sont plus importants en prenant l’avion qu’en utilisant le train.
Or pour autant que je sache les derniers attentats se sont produits dans le Thalys ou à la gare d’Atocha à Madrid.
Il est urgent de trouver une solution à ce qui reste une différence de traitement un peu incompréhensible.
L’intelligence Artificielle permettra certainement d’apporter des solutions en profilant les passagers aériens ou ferroviaires avant leur accès à leur siège le tout sans leur infliger des files d’attente dont tout le monde se passerait très bien.
Cela prendra du temps et se heurtera aux entreprises et aéroports qui tirent un profit évident à la fourniture de cette prestation.
On ne peut pas critiquer le transport aérien sans le faire également pour le tourisme et réciproquement.
L’un et l’autre sont indissociablement complémentaires et contribuent à la prospérité de la planète, quoi qu’on en dise.
Jean-Louis Baroux
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